Jour J : Dali refait le monde et la guerre d’Espagne

Un diptyque avec un héros et non des moindres Salvador Dali. Dans ce tome 46 de Jour J, Les Noces de sang, Fred Blanchard, Jean-Pierre Pécau et Fred Duval l’ont propulsé en pleine guerre d’Espagne qu’il va revisiter sur un dessin de Renato Arlem (Le Garde du corps de Massoud). Il n’en demandait pas tant Salvador mais finalement le plus surréaliste du surréalisme, qui avait tout compris à la commercialisation de son génie artistique, aurait très bien pu finalement ne pas s’exiler en France ni avoir une certaine sympathie pour le Caudillo. Osé mais la face du monde en aurait pu être changée.

Les noces de sang

Garcia Lorca est assassiné par les Franquistes en 1936. Dali l’apprend à Londres où il expose. Le réel a tenté de le tuer car son casque de scaphandrier était bloqué (authentique). Il décide de venger Lorca même si Dali ne fait pas de politique. A Paris il va dans un camp gitan et demande son aide au chef du campement Serge, une vieille connaissance avec l’appui de son riche ami Edward James. Il faut aussi que Man Ray s’occupe des faux papiers. On laisse Gala à Paris. Direction le Portugal pour le trio. Contact avec un agent triple Pedro à qui Serge donne des renseignements sur un convoi d’armes pour l’appâter. Mais Pedro est tué par les agents de Franco. Dali est ses copains sont interceptés par des membres du Komintern.

Les noces de sang

C’est la personnalité du Maître qui est la mieux travaillée dans cette uchronie où le homard a un rôle primordial en une fresque qui aurait pu concurrencer Picasso. Les péripéties sont un peu tarabiscotées, et on a du mal à suivre le but de cette vengeance. Trotski est dans le coup, Blum va faire de la résistance et aura plus de courage que dans la grande Histoire aidé par un certain colonel De Gaulle. Il fallait quand même avoir l’idée de cette réécriture d’une page par très brillante pour les démocraties avec un Dali en arlequin vengeur. Il n’y a que Dali qui peut comprendre Dali qui parle à la troisième personne. Pas faux sur le fond. On se demande bien comment tout ceci va finir. Bon dessin cadré réaliste de Renato Arlem.

Jour J, Tome 46, Les noces de sang 1/2, Delcourt, 14,95 €

Les noces de sang

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