Une fin d’année qu’on aurait espéré un peu plus rigolote, avec de bonnes nouvelles, de la joie et de la bonne humeur. On garde espoir et on constate aussi que la BD s’est mise au ton de ces jours troublées souvent par coïncidence. On n’avait pas encore évoqué Negalyod de Vincent Perriot, le tome 2 car le premier a paru en 2018 chez Casterman. Un récit SF très charpenté dont on doit rappeler les bases, celles d’un monde sillonné de tuyaux gigantesques et peuplé de dinosaures avec des villes qui flottent dans le ciel et recouvrent de leurs ombres les faubourgs grouillants d’une humanité industrieuse. Un monde ravagé et sans eau, une population d’humains nomades et un héros solitaire Jarri Tchepalt berger du désert de Ty. Le tout couronné par un pouvoir dominateur. Avec Negalyod, on est face à un Mad Max revisité façon SF, aventures au ton de western du futur et lutte politique avec révolution à la clé. Vincent Perriot s’est engagé dans un récit au long cours qui parle d’amour, de liberté dans des décors de canyon du Colorado. Efficace, on est pris au piège de toutes les péripéties de cette balade en terres inconnues. Quand un camion générateur d’orage anéantit son troupeau, Jarri décide de partir en ville – pour la première fois – afin de se venger. Alors que va-t-il se passer dans ce tome 2 ? Perriot laissera-t-il une chance à l’humanité alors que le climat part en vrille et que Jarri va tout faire pour sauver ce qu’il peut ?

L’évacuation a commencé sous les ordres du général Alice. Jarri le rejoint et part retrouver Korienzé, sa bien-aimée. Les villes dans le ciel doivent être évacuées et c’est elle qui s’en charge. Elle lui offre le seul livre qui existe encore et s’en va sur son aéronef qui survole les zones d’évacuations où les gens montent à bord de vaisseaux gigantesques alors que des explosions détruisent les villes qui s’écrasent au sol. Isao vient d’être père et a un plan radical, définitif. Des vaisseaux s’échouent sur les plages mais il n’y a pas assez de quoi nourrir les naufragés. Mais Korienzé arrive avec des scientifiques capables de faire face même si on dit que certains veulent recréer le réseau. Bientôt des explosions atomiques vont détruite le continent. Le seul espoir est de construire une flotte mais des pirates rodent.

L’apocalypse est là et ne pas la subir est la seule chance des humains. A conditions que des forces occultes ne viennent par semer le trouble. Survivre à tout prix, c’est le propre même de l’histoire de l’humanité. Le dessin est très fort avec des paysages, des ambiances de haut niveau. Vincent Perriot est un maître en la matière. Ce tome 2 est la fin d’une saga qui se dévore comme un classique qu’elle va devenir à coup sûr. On y ajoute une part mystique, onirique, poétique, un futur dévoilé. Druillet a laissé des traces mais Perriot a un talent individuel écrasant graphiquement et scénaristiquement. Une très belle exposition s’était tenue chez Huberty Breyne à Paris. L’idéal, comme on est encore en période de cadeaux est de lire les deux volumes à la suite. Et donc de les offrir en bloc.

Negalyod, Tome 2, Le dernier mot, Casterman, 25 €