47 cordes, Timothé Le Boucher et la séduction

Timothé Le Boucher (Ces jours qui disparaissent) s’est lancé dans une aventure à la fois complexe, poétique, philosophique et amoureuse. Comment séduire un homme qui semble résister à toutes les pulsions, à toutes les femmes, obsédé par sa musique, par sa harpe, les 47 cordes ? Une femme capable de changer de physique comme elle le souhaite, en emprunter un à d’autres, va tout faire pour arriver à ses fins, pour que Timothé lui ouvre son cœur. Mais il y aura un imprévu.

47 cordes

Elle est sur son bateau, Ambroise la rejoint et se fait rabrouer avant qu’elle ne plonge à ses côtés. Il est musicien, harpiste et a cassé son ordinateur. Si il accepte de lui appartenir jusqu’à minuit elle lui en offre un. Il refuse et elle part. Arrive une jeune fille, puis une autre sur la plage qui semble bien avoir le même regard que la première. Un autre encore, elles ne sont qu’une, une métamorphe qui est tombée amoureuse d’Ambroise. On assiste aux métamorphoses de celle pour qui Ambroise est une proie qu’elle va suivre à la trace quitte à se glisser dans des corps inattendus. Ambroise fait de l’escalade en salle, elle y sera aussi en homme, Thomas, mais se coupe car elle a des habits de femme dans son sac. Les rencontres s’accumulent.

Une course à la séduction où instinctivement on pense au film Eyes Wide Shut de Kubrick. Obsession, manipulation, chantage, la cantatrice prendra la relève car Ambroise est pris au piège. Le dessin est d’une rare délicatesse toute personnelle avec une vague impression d’influence de Juillard. Il y aura obligatoirement la trouble-fête et un Ambroise qui se rêve libre. 400 pages où Ambroise va être poussé à la fois au défi 47 fois et au vice avec un Thomas espion et des fées Carabosse, un soupçon de fantastique. Une œuvre qui est une symphonie très particulière en deux parties dans laquelle Le Boucher s’est impliqué personnellement, on le sent. Ambroise-Timothé, où est la frontière ?

47 cordes, Tome 1, Glénat, 25 €

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