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13/11, un an après l’horreur terroriste du Stade de France au Bataclan

Le 13 novembre 2015 l’horreur s’abattait sur Paris. Stade de France, bars proches du canal Saint-Martin, Bataclan, la mort allait frapper 130 innocents, abattus par une poignée de tueurs conditionnés, au nom d’une idéologie perverse et suicidaire. Après Charlie Hebdo, l’Hyper casher, un nouvel acte d’une guerre sans pitié se déroulait au sein même d’une capitale qui se pensait cible possible mais loin du théâtre d’opérations, la Syrie et l’Irak. Anne Giudicelli signe le scénario de ce documentaire graphique. Elle est spécialiste du monde arabe et musulman après avoir été journaliste d’investigation. Au dessin c’est Luc Brahy qui a mis en images d’un trait sobre mais prenant cette soirée sanglante dont on commémore aujourd’hui le premier anniversaire.

Au plus haut niveau de l’état on sait en ce mois de septembre 2015 que des djihadistes français ou européens risquent de venir frapper sur le territoire national. Il est décidé que des frappes françaises iront détruite les camps d’entrainement terroristes. Ce qui ne rassemble pas l’unanimité du comité de crise. Privilégier l’infiltration des réseaux est une autre piste qui ne sera pas privilégiée. En Belgique des commandos islamistes se préparent alors que les avions français frappent Daesh en Syrie et parmi les réfugiés syriens se mêlent ceux qui vont venir semer la mort en France. Salah Abdeslam va en être le coordinateur. La suite on la connait. Le premier kamikaze se fait sauter au Stade de France le 13 novembre, prélude d’une nuit de terreur.

Tout en reprenant au fil des heures cette nuit terroriste, Anne Giudicelli va plus loin qu’une simple reconstitution. La cause est-elle l’intervention française en Syrie ou est-ce que tôt ou tard, après Charlie, la France aurait été touchée ? Et si on n’avait pas frappé Daesh les attentats n’auraient-ils pas été plus terribles ? Ensuite, elle montre et affirme que l’armée au Bataclan n’a pas eu autorisation d’intervenir bien qu’équipée de fusils d’assaut, ni la gendarmes mobiles sous prétexte que Paris n’était pas une zone de guerre. L’indécision de François Hollande est parfois soulignée par le dessin, Bernard Cazeneuve étant le patron du moment. Reste ensuite la « joie » des cadres de Daesh en Syrie, le réalisme de Bachar El-Assad. Et la sensation qu’il manque quelque chose à ce récit. Plus de recul peut-être, travailler plus en profondeur le sujet, de façon moins « scoop » même si on sent la volonté d’objectivité des auteurs. On parlera du devoir de mémoire mais 13/11 qui a le mérite d’exister, dépasse le simple compte-rendu, avance aussi des hypothèses et donne un visage parfois curieux aux évènements et aux protagonistes. Ce sont aux victimes avant tout à qui il faut penser aujourd’hui.

13/11, Reconstitution d’un attentat, Delcourt, 15,50 €

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