Ben voilà autre chose. Et si le monde animal, humain régressait, repartait en arrière, c’est le sujet d’Erectus. Tout allait bien jusqu’au jour où un laboratoire joue à l’apprenti sorcier. Un dérapage, une contamination et c’est le roman de Xavier Muller qui passe en bandes et cases en flanquant une sacré trouille mise en images par Erik Juszezak (Pie XII). Anticipation et réalisme à la juste limite du crédible, vaccin encore mais que faire des mutants ? Problème moral de la différence inacceptable, de l’éradication avant que le monde ne sombre ? On le lâche pas cet Erectus dans lequel on parle aussi de sentiments et d’émotion.

Afrique du Sud, un labo bourré de singes en fureur, évacuation des personnels sauf un gardien avec son clebs qui espère piquer quelques trucs. Un des chimpanzés sort de sa cage et mord le chien. Quelques jours plus tard à Prétoria, on a découvert dans le Parc Kruger un éléphanteau malade et à l’anatomie modifiée. Cathy la spécialiste est interrogée, part sur place, pas de virus mais les cellules de l’éléphanteau prolifèrent. Au labo, un singe a désormais une queue comme ses ancêtres mais il y a trente millions d’années. Le patron des maladies transmissibles de l’OMS contacte Cathy qui prévoit une catastrophe. L’éléphanteau est en réalité devenu un quatre défenses qui vivait il y a des milliers d’années. La loi de l’évolution ne serait pas un phénomène à sens unique.

Tout va aller vite dès que les humains sont touchés à leur tour d’où le titre Erectus. Une équipe se met en place, les gouvernements s’affolent, Anna rencontre Lucas un biologiste. Même au fond des mers on découvre l’ancêtre de la baleine, on ferme le parc mais que faire pour les humains qui redeviennent de très proches cousins des singes, perdent leur mémoire, leur savoir ? Un cauchemar très bien mené, prenant et toujours le labo. C’est vrai qu’on pense à Boulle pour la Planète des Singes mais en plus affiné et réaliste. Un bon dessin qui cadre le sujet.

Erectus, Philéas, 19,90 €