Le monde du vélo, amateurs ou professionnels, le dopage, les transfusions, la pègre et des fourmis, Les Porteurs d’eau, c’est le sujet choisi par Fred Duval au scénario qui, mine de rien, enfonce un pavé dans la mare. Quelle est la vérité dans le dopage sportif, cycliste ou autre ? En racontant le parcours de dealers de deux jeunes gens motivés par des raisons différentes, Duval dit vrai sous forme romanesque. Un monde occulte avec ses affaires qui éclatent régulièrement. Quand on est monté au moins une fois sérieusement sur un vélo on sait le sport ingrat et dur que c’est. Alors tout est possible.
Des intérêts divergents mais qui ont tous comme dénominateur commun le dopage, les produits interdits et l’illusion que la gloire est au bout avec le fric. Clubs compris. Tant que ça passe, on ferme les yeux. La cavale va être compliquée entre fournisseurs, police, famille et copains. La souffrance insoutenable du cycliste que l’on peut atténuer, l’hypocrisie totale du milieu, c’est cela que décrit Fred Duval à travers ce road-movie hexagonal qui va se finir sur la côte du Ventoux. Normal pour des cyclistes. Nicolas Sure (Egon Schiele) au trait efficace et expressif rend parfaitement l’ambiance de cette course folle sans issue.
Les Porteurs d’eau, Delcourt, 17,95 €
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