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Amazing Grace, bonheur, terreur

Aurélien Ducoudray est un inconditionnel de l’horreur cinématographique. D’où cette envie irrésistible de fair passer sa passion dans un scénario qui mettrait en vedette sa thématique favorite. Il l’a fait, encore qu’horreur soit peut-être un peu fort pour ce très costaud Amazing Grace (au demeurant un hymne US bien connu) car il a rusé Ducoudray (Maïdan Love) On s’imagine dans un post-apocalyptique un brin classique et puis, boum, c’est lui qui fait exploser sa bombe pour amener ses lecteurs dans un univers où les enfants ne sont plus, presque, ce qu’il étaient. Au dessin un autre enthousiasmant personnage, Bruno Bessadi dont le Bad Ass a été un grand moment de bonheur. Le tout pour la collection Grindhouse Stories qu’ils inaugurent. Terreur, bonheur, c’est la BD du démon. Couleur Fabien Alquier.

USA 2035, un gros boum et le pays se résume à des survivants, une bande transversale préservée et des enfants qui ont muté. John a sauvé sa fille Grace, bébé, qui a grandit. Comme les autres enfants et on ne sait pas pourquoi, son corps s’est recouvert de poils et quand on l’agace elle sort ses crocs et ses griffes, devenant un monstre terrifiant. Calmée, elle reprend son aspect de petite fille. Son père lui a appris qu’on ne tuait que pour se nourrir, pas pour jouer. Avec leur cheval ils progressent en terrain inconnu, sont attaqués par des pillards mais Grace se transforme. C’est peu de temps après la catastrophe que John a pris conscience de la mutation de l’enfant. Des gosses qui font peur aux adultes. On les rejette ou on les chasse. Mais Grace reste avant tout un petite fille gentille. Un petit garçon les aborde mais pas si innocent que ça.

Le duo Bessadi-Ducoudray a su, avec talent, donner vie à un univers glaçant mais aussi émouvant. Les personnages sont attachants, même si l’horreur les a touchée. Il ne faut pas en dire plus car le parcours du père et de la fille va leur faire faire des rencontres que le cataclysme a suscité. On va de découverte en trouvailles scénaristiques bien ficelées que le dessin fait vivre avec force. La violence est permanente malgré les sourires de Grace, la chasse à la différence ouverte. On sait que tout va se compliquer mais ce sera pour le prochain album maintenant que la cadre est posé. Un cahier graphique termine l’album.

Amazing Grace, Tome 1, Glénat, 19,95 €

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