Une vengeance, un amour impossible, un western, la guerre de Sécession, Deadline est tout cela à la fois. Rossi et L.F. Bollée partent sur les traces sanglantes d’un type qui ne demandait rien à personne et que la guerre a projeté dans un monde de violence et d’horreur, sans la moindre place pour la pitié. Implacable.
Guerre de Sécession, Paugham est un petit jeune qui garde le camp de concentration pour prisonniers nordistes d’Andersonville. Un mouroir où tout est permis. Paugham va convoyer des soldats capturés dont un Noir énigmatique qui se pose en empêcheur de tourner en rond. Erreur fatale. Paugham se souvient comment il a été recueilli enfant, ses parents assassinés, par un original, philosophe et écrivain. La vie de Paugham aurait pu être différente. Son amour propre va le perdre.
Devenu un soldat sudiste sa rencontre avec le prisonnier noir lui révèle une passion soudaine qu’il assumera jusqu’au bout de sa route mortelle, sans rédemption possible, bordée de cadavres.
Bollée a écrit un drame que Shakespeare n’aurait pas renié. Passion, violence, mort, bourreau, où est la frontière entre gentils et méchants ? Bollée a aussi repris la thématique du western classique. Rossi a cette perfection de dessin sans pareille que ses armes avec Giraud en Louisiane avait bien trempés. Il explose dans des plans éclatants de lumière, de profondeur et de réalisme sans jamais en rajouter. Un album puissant. Un beau cahier d’esquisses termine l’album et permet de redécouvrir le travail haut de gamme de Rossi.
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