C’est ce que l’on pourrait qualifier d’une digression en forme de long fleuve tranquille, une promenade au fil des routes françaises, de coins charmants, de petits bonheurs, de non événements. Et pourtant La France sur le pouce a le charme désuet d’un retour à la terre à la rencontre d’anonymes du quotidien, à la vie banale, aux interrogations qui sont les nôtres. Une poésie sans prétention, pas d’accrocs mais des rencontres, Olivier Courtois a mis en musique son errance volontaire, en rupture avec un monde qui l’agaçait. Phicil a lui pris le dessin de ce tour de France qui n’en finira finalement pas.
Faut pas croire, il y en a des gens étonnants ou parfois un brin cintré sur les routes. A se demander si ils se promènent pour se soigner. Olivier revient dans le Gers de son enfance. Retour aux sources, aux fondamentaux et il n’y aura pas de fin, au moins dans l’immédiat. Un voyage initiatique qui se passe dans le calme mais ne lasse pas le lecteur. Un lâcher d’amarres courageux ou un peu désespéré, on se motive comme on peut. Une fuite aussi mais cela c’est sûrement très personnel. Au total on est pris entre envie et recul. Un sentiment un peu en retrait face à ce tour de France en teintes douces sentimental et géographique.
La France sur le pouce, Dargaud, 19,99 €
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