Les Chevaliers Ténèbres, les méchants troublés par l’innocence

Une version des quatre cavaliers de l’apocalypse au Moyen-Age pour une quête où le fantastique prime. Eric Corbeyran et Leno Carvalho (Crusaders) au dessin signent les Chevaliers ténèbres qu’une toute jeune fille aveugle et naïve va pourtant perturber sans que pour cela ils se transforment en agneaux bienfaisants. On les redoute et on sait que la mort est accrochée à leur basques. De l’hyper réalisme et finalement un suspense qui accroche l’imaginaire du lecteur sur des dessins flamboyants et violents, comme l’intrigue.

Ils sont quatre sans pitié et semblent avoir un but précis. Mais ils tuent, envahissent les châteaux, sans idéal précis semble-t-il. Ils étaient rois et sont devenus des tueurs. Dans son château Freghon a promis sa fille, Girhui aveugle, à Thernal un vassal, et consulte son devin Troeg. Il sait que dans deux jours les chevaliers ténèbres seront là et qu’il va falloir les affronter. Dans la forêt la jeune Girhui tombe sur eux et leur trouve une odeur singulière. Sans les voir elle les invite au château. Ils l’épargnent et elle raconte à son père la rencontre. Il faut préparer le siège et se défendre contre ces quatre démons. Tous ont échoué mais Thernal prépare ses hommes alors que Girhui est retournée voir les cavaliers. Elle leur dit qu’ils ne sont pas les bienvenus et que son père a peur d’eux. Mais il a quelque chose qu’ils veulent.

Ne pas en dire plus car il faut garder la part de mystère qui à la fois détermine les actes des cavaliers vraiment puissants dans le style, qui les motive et l’avenir potentiel de Girhui, assez émouvant dont on sent bien que tout va aussi tourner autour d’elle. Des scènes de combats, de massacres, des portraits dont celui du mage, forts et évidemment la connotation fantastique très poussée font de ce premier tome un mélange au demeurant très pertinent, bien cadré et rythmé. Une bonne surprise sur un thème pourtant déjà exploité mais Corbeyran sait écrire de bonnes histoires. Les méchants troublés par l’innocence.

Les Chevaliers Ténèbres, Les Sigils du chaos, Éditions Kamiti, 14,90 €