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Le Tueur affaires d’état T2, nettoyage par le vide

La froideur et la rapidité du serpent à sonnettes, une efficacité reconnue par tout ses employeurs, il était évident que Le Tueur serait un jour récupéré par la République qui a toujours quelques basses besognes à accomplir sans se salir les mains. On le retrouve dans le deuxième volet d’Affaires d’état, un passage par des règlements de comptes programmés et sanglants entre truands, par aussi des politiciens qui dérapent, une banlieue en armes, un infiltré qui risque gros. Jacamon et Matz sont toujours dans le haut de gamme bien construit, noir à souhait avec un héros qui est au sommet, aussi froid qu’une lame affutée. Le dessin est parfait, avec une efficacité, un réalisme depuis le début à la hauteur de l’une des meilleures séries du genre.

On fait le ménage. Le Tueur et ses alliés des Services ont fabriqué du cadavre à la pelle et il faut que tout colle, qu’on ait l’impression que ces mauvais garçons se sont gentiment trucidés entre eux. Pour les flics que ça va arranger. Le Tueur dans son genre, c’est un philosophe. Les flics sentent bien qu’il y a embrouille et une vision du maire du patelin pas grandiose. Dans la banlieue aussi on nettoie. On sème la zizanie avec un certain Mathurin qui flingue à tour de bras. Et l’infiltré de l’équipe se fait du soucis car il va y avoir un grosse livraison d’armes pour deux groupes de braqueurs. Le Tueur continue à gérer sa couverture et le maire joue sur tous les tableaux avec un poste de ministre en vue. Même les flics seraient presque dans la même vision des choses que le Tueur.

Pas d’atermoiement, ou d’états d’âme, le Tueur fait son boulot mais réfléchit. La voix off, la sienne, scande l’album, élément important sur le plan narratif. Le prix de la vie est aussi au programme. Impression ou petit côté Jospinien cheveux frisés dans le politicien qui grimpe ? Pas sûr que cette affaire d’état soit vraiment terminée. On ne peut pas tout prévoir.

Le Tueur, Affaires d’état, Tome 2, Circuit court, Casterman, 11,50 €

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