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Revoir Paris T2, Schuiten et Peeters au bout d’un voyage en forme de fable et une exposition à Paris aux Arts et Métiers

On avait abandonné Kârinh aux portes d’un nouveau Paris sous cloche. Venue de l’Arche, colonie spatiale de réfugiés qui avaient fui la Terre polluée, la jeune femme est enfin au bout de son rêve, elle va revoir Paris. Mais des surprises l’attendent et des rencontres avec des personnages qui vont éclairer sa découverte d’une capitale toujours aussi bouleversante. Schuiten et Peeters manient avec délicatesse et tendresse les éléments de leur univers fantastique, architectural onirique dont chaque ligne est pensée, réfléchie et envoûtante. On se perd avec Kârinh de la Gare du Nord à Beaubourg ou Notre-Dame dans ce qui reste, malgré tout, la plus belle ville du monde.

Après son arrivée de l’Arche, Kârinh est interrogée par des Terriens sur les buts de l’expédition à laquelle elle a participé vers la Terre. Libérée sans qu’elle sache pourquoi elle arrive dans des zones contaminées de la capitale. Sauvée par un habitant il lui raconte que les bâtiments originaux et célèbres ont été déplacés, mis à l’abri. Paris est un parc d’attractions pour riches touristes mais cela n’empêche des femmes et des hommes d’y vivre en se cachant. Elle va rencontrer Matthias, un de ceux qui l’ont interrogées. Elle va visiter avec lui le centre historique, revoir le métro qui a changé, la Samaritaine, Notre-Dame. Mais le dôme qui protège la ville est soumis à des attaques violentes.

Une balade avec en contre-champ le retour des pionniers de l’espace qui renouent avec leurs origines. Paris n’est plus Paris. Le passé ne laisse que des traces qui peuvent disparaître. On ne vit pas dans le passé. C’est un peu la leçon de cette fable aux traits éblouissants de Schuiten. L’avenir déforme-t-il la ville ? Quels sont les repères qui nous restent et jusqu’à quand ? Il y a un contexte philosophique dans le récit que soutient le dessin aux lignes nettes et qui s’envolent.

Une exposition, Machines à dessiner, dédiée à la ville se tient jusqu’au 26 février prochain au Musée des Arts et Métiers à Paris. Un album catalogue a été édité. Des planches sont également exposées dans les lounges Thalys de Paris Gare du Nord et de Bruxelles Midi.

Revoir Paris, T2 La nuit des constellations, Casterman, 17 €
Machines à dessiner, Casterman, Musée des Arts et Métiers, 30 €

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