C’est quand même une drôle d’idée de se faire décapiter à Palavas, en plein été, en se promenant main dans la main avec sa femme. C’est pourtant ce qui arrive à Roland qui prend en pleine poire un panneau publicitaire arraché par le vent. Guillotiné en public le Roland. Quant à Fabienne, se femme, elle en reste baba et confondue. Lewis Trondheim, à partir d’un faits-divers hors normes, signe le portrait d’une femme qui découvre d’un seul coup que l’improbable ce n’est pas que pour les autres et qu’après tout la vie est courte. Sidérée au sens propre du terme, elle coupe les ponts Fabienne et fait cavalier seul, ce dont elle devait rêver depuis longtemps. Une balade peu disante scandée par le dessin expressif, chaleureux de Hubert Chevillard qui promène Fabienne dans les rues ensoleillées de Palavas où son mari avait tout prévu à l’avance pour leurs vacances estivales sans imprévus. Il a été gâté.
Pas vraiment certain qu’elle ait disjoncté Fabienne. Elle se dit que sa vie a été jusque là sans surprises, sous contrôle de Roland qui notait tout dans un petit carnet, programmée, sans sourire et sans plaisir. Elle redécouvre les petits bonheurs. Son nouveau statut de veuve n’est pas un grand malheur mais une opportunité. Elle fait son deuil à sa façon et Paco, spécialiste des morts idiotes, cette fois il est comblé, en sera le fil rouge, sans plus. Si on est surpris au début de cette étrange aventure, on en ressent ensuite toute l’étonnante justesse de ton. On est tout autant sidéré que Fabienne en se disant, qu’après tout, la mort peut aider parfois à revivre. Chevillard, Trondheim et Fabienne, un trio inattendu et surprenant. On en perdrait la tête.
Je vais rester, Rue de Sèvres, 18 €
On croyait tout savoir sur Pilote Mâtin quel journal, qui a bercé nos très jeunes…
Une histoire à la Erre, Fabrice de son prénom pour lequel on a amitié et…
Un conte et légende moyenâgeux , avec une jeune héroïne, une bête qui mange les…
Il y a eu au cinéma Léon Morin prêtre avec Belmondo qu'on aurait bien vu…
Il a du cœur Hervé Bourhis et le sien lui a joué un mauvais tour…
Toujours un plaisir de retrouver Michel Chevereau au dessin et Jack Manini au scénario pour…