Adapter le roman en grande partie biographique de Sorj Chalandon, reporter de guerre, était un défi, une gageure car Profession du père est le paroxysme des délires d’un mythomane dangereux. Sébastien Gnaedig s’est attaqué, le mot est nécessaire, à la tâche. Le résultat aussi bien sur le plan graphique qu’éditorial est à la fois bouleversant et perturbant. On ne peut rester indifférent à cette collusion père-mère qui nie une réalité dont la folie pure n’est pas absente mais destructrice pour un fils qui finira par lui-aussi devenir un dangereux manipulateur. Une plongée dans un enfer au quotidien fait de mots, de non-dits, de mensonges, le tout dans un contexte politique et historique où la paranoïa avait aussi sa place.
Le trait est simple, en noir et blanc. Il marque d’autant plus la déshérence d’un homme dont le fils ne saura pas la vérité ni humaine, ni physique, ni morale. Quand il prend en main son fils c’est pour en faire une autre lui-même, l’enfermer dans son univers où tout va finir par se télescoper. Émile est un coucou aux yeux de ses parents. On progresse de page en case, parfois avec difficulté tant la tension est grande. Une adaptation de Sébastien Gnaedig sans faille et qui restitue toute la justesse de ton de Chalandon pour ce parcours très personnel de folie en famille.
Profession du père, Futuropolis, 26 €
Retour à La Source pour un tome 2 final, le clan du train. On retrouve…
Scène de vie à la française avec Le Gigot du dimanche, réjouissante réunion familiale connue…
Une première Galerie Napoléon à Paris. On y voit en exclusivité un catalogue exceptionnel à…
Dans une bande dessinée autobiographique préfacée par Emmanuel Lepage qui a été son élève, Jean-Claude…
On l'a vu arriver et c'est un évènement. Les éditions Rue de Sèvres sortent une…
Le lieutenant Bertillon fait son entrée dans le club des flics un brin gaffeur et…