Le travail de Kris et Maël restera comme un authentique point d’orgue parmi tous les travaux consacrés à la première guerre mondiale en cette année de commémoration du centenaire. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’avait voulu coller à une actualité temporelle ou chronologique. Avec Notre Mère la guerre, on parlera plutôt de constat, de remise en perspective, de la réalité de ce qu’ont ressenti ces hommes, morts-vivants, ou morts tout court, rescapés parmi les ombres d’un conflit sans précédent. Les quatre tomes terminés sont désormais suivis par des Chroniques rassemblées en un volume, destins simples ou extraordinaires comme survivre à quatre ans de tueries. Des chroniques qui sont les origines mêmes de Notre Mère la guerre.
Il y a aussi celui qui a compris, se bat courageusement, et témoigne à charge. Pour la paix, celle de la der des ders qui mourra en 1939. La peur au ventre, tous l’ont eu, mais cela ne faisait pas bien dans les rapports. Ils n’étaient pas des héros mais des hommes persuadés que la guerre tuerait la guerre, que personne n’avait le droit d’envahir leur pays. Le reste, en cet été 1914, ils ne le savent pas, ni le jeu politique, les alliances, les intérêts internationaux. Ce sont pour la plupart des agriculteurs qui vivent au rythme des saisons. Aujourd’hui c’est plus simple de réfléchir, peser le pour, le contre. On ne refait pas l’Histoire. Avec Notre Mère la guerre, et ces dernières chroniques, Kris et Maël apportent des portraits réalisés collectivement comme autant de souvenirs, de témoignages à ne jamais laisser s’effacer. Merci à Edith, Pourquié, Vincent Bailly, Damien Cuvillier, Hardoc.
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