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Interview : Cédric Fernandez de Saint-Exupéry aux pilotes de la Grande Guerre

Cédric Fernandez s’est lancé sur les traces de Saint-Exupéry avec Saint-Dizier au scénario. Dans le tome 1 ils suivent Saint-Ex quand il travaille pour l’Aéropostale au Maroc. Une époque de pionniers avec ses accidents, ses morts violentes, Mermoz au dessus des sables marocains et déjà un Saint-Ex qui écrit. Fernandez a su donner le souffle nécessaire sans exagération à un héros devenu mythique. De passage à BD Plage à Sète, Cédric Fernandez a parlé à Ligne Claire de Saint-Ex et de ses projets encore sous le signe de l’aéronautique. Cédric Fernandez a confié à ligneclaire.info des planches inédites du prochain Saint-Ex et de sa prochaine série en 14-18. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.

Cédric Fernandez à Sète. JLT ®

Cédric Fernandez, Pourquoi avoir choisi Saint-Exupéry ?

En fait à la base, l’idée était de travailler sur l’Aéropostale et en réfléchissant avec le scénariste on a trouvé plus intéressant de partir sur un personnage. Parmi les personnages les plus emblématiques de cette aventure il y avait bien sûr Saint-Exupéry.

Pratt l’a aussi traité dans un album ?

Oui mais Pratt a dessiné la fin de Saint-Exupéry, son dernier vol. Nous, on voulait le suivre à travers ses livres et sa carrière de pilote. Donc le premier album retrace sa carrière à l ‘Aéropostale au Maroc avant l’Amérique du Sud. On évoque ses relations avec les autres pilotes et la façon dont parfois ils étaient pris en otage par les Maures quand leurs avions, des coucous de la guerre de 14, tombaient en panne dans le désert. Les Maures demandaient des rançons et Saint-Exupéry, chef d’escale, est allé négocier la libération des ses pilotes.

C’était un pilote hors normes ?

Pas vraiment. Il cassait beaucoup contrairement à Mermoz.

Où se passe le tome 2 ?

On saute la partie Amérique du Sud mais on y reviendra dans le tome 3. Dans le 2 c’est la période où il écrit le Petit Prince et la fin de sa vie quand il redevient pilote de guerre.

On va retrouver sa femme, Consuelo ?

Oui, cela a été une relation compliquée avec Consuelo qui n’avait pas confiance en lui. Et lui non plus. Il la fait venir à New York exprès pour mieux la surveiller.

Qu’est ce qui vous a le plus marqué dans la vie de Saint-Exupéry ?

Il a eu plusieurs vies en une. Pilote, écrivain, il fait du cinéma, il a été inventeur dans une vie courte et toujours vécue de façon entière. Il se donne pleinement. C’est un humaniste avec une envergure impressionnante.

Quand il écrit le Petit Prince c’est le pilote qui signe ?

C’est aussi un condensé de sa vie. Le renard on le retrouve dans le tome 1 où, au Maroc, il dresse un fennec.

La fin de Saint-Exupéry, c’est un suicide ?

Non, je ne pense pas. On a dit ça parce qu’il était dépressif et qu’il a perdu ses amis en particulier en Amérique Latine. On lui refusait de piloter mais il avait le sens du devoir, il allait jusqu’au bout des choses et donc pas vraiment un type à se suicider. Son âge plutôt, un avion difficile à piloter et pas armé, il veut aller au bout de sa vie .

Vous êtes actuellement pris par les albums sur Saint-Exupéry ?

Oui mais aussi sur une autre série, les Faucheurs de vent, qui se passe pendant la première guerre mondiale dans l’aviation.

Vous allez devenir un spécialiste du genre.

Presque. Il y aura des Nieuport, des Spad et Thierry Maly au scénario mais ce sera très différent de Saint-Exupéry, un peu dans le style du Pilote de l’Edelweiss de Yann et Hugault. Cela dit 14-18 c’est un thème plus difficile à vendre.

Dans les deux cas vous devez accumuler un importante documentation ?

Sur Saint-Exupéry la documentation ne manque pas. Pour 14 c’est plus compliqué. On échange beaucoup avec Saint-Dizier jusqu’à la fin de l’album. On a travaillé la couleur. Mon dessin reste classique, un crayonné très poussé et une couleur informatique.

Une planche du prochain album, Les Faucheurs de vent en 1914
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