La violence à son paroxysme dans les favelas. Dans ce tome 3 de Rio on passe carrément à la vitesse supérieure. Rubeus, adopté par une famille américaine, a perdu sa sœur Nina. A la veille du carnaval sensé être une trêve entre la police et les gangs, c’est sur un air de samba mortel que va se jouer une partie très serrée qui va être sanglante. Louise Garcia a bâti un scénario qui fait peur car plus que plausible quand on connaît la réalité du Brésil loin des cartes postales pour touristes. Corentin Rouge a mis dans son dessin à la fois son sens aigu du réalisme panaché par le côté désorientant et paradoxal des couleurs qui brillent mais sont éclaboussées par le rouge sang. Une grande force se dégage de ce récit haletant auquel il manque encore un épisode.
Pas de pause dans ce tome 3, on accélère, on dérape en permanence. Le lecteur est maintenu à bout de souffle avec en prime une dose de sorcellerie un peu vaudou. Rubeus découvre au fur et à mesure la vérité de ce milieu dont il est on le sait issu, et ne va pas s’embarrasser d’états d’âme. Personnage inquiétant et malveillant, c’est la Capitu, machiavélique et au sens propre du terme diabolique. Les cadavres s’accumulent dans les ruelles des favelas mais les rebondissements aussi. Le carnaval n’est pas fini. On peut faire confiance à Rubeus et à Louise Garcia. Corentin Rouge joue dans la cour des grands dessinateurs à large palette.
Rio, Tome 3, Carnaval sauvage, Glénat, 17,50 €
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