Elle tient toujours la corde la belle, mystérieuse, machiavélique Cléopâtre. La BD n’en finit pas de se pencher sur son cas. La collection « Ils ont fait l’Histoire », cette fois elles, lui consacre un album très détaillé sur en fait ses manœuvres politiques, voire amoureuses, les unes n’allant pas sans les autres. Un vrai animal de parti comme on dirait aujourd’hui, la dame, qui finira quand même par tomber sur un os mais à qui on ne pourra pas reprocher de ne pas avoir agi avant tout pour défendre son pays, l’Égypte. Victor Battaggion et Aude Gros de Beler, historienne, sont au scénario qui est une vraie somme historique à la limite parfois du complexe mais nécessaire pour éviter les clichés. Le dessin est de Andrea Meloni, bien tourné et très expressif.

Dès le début de sa vie, le destin de Cléopâtre est signé. Elle est censée régner avec son frère Ptolémée XIII mais, jeune et manipulé, il refuse. Rome est en embuscade et a la main sur l’Égypte. Pour plaire à César, on tue Pompée son ennemi réfugié en Égypte, ce que Jules n’apprécie pas. Et la belle brune va devoir y mettre du sien pour renverser la vapeur. Sa liaison avec César met en colère Ptolémée. La révolte gronde contre Rome. C’est la guerre. On tue. Même la sœur de Cléopâtre s’en mêle. César est le plus fort et fait le ménage. En prime, il fait un enfant à la jeune reine. Marc Antoine rentre dans la course après que César se soit fait assassiner. Il va falloir que Cléopâtre reparte en course pour survivre et valider son statut d’autant que Césarion, fils de César, gène un brin dans la paysage politique.

Une tragédie digne de Shakespeare, avec ses trahisons, ses meurtres, ses alliances et la mort au rendez-vous final. Cléopâtre aura été une femme de caractère dans une Égypte où le rappelle les auteurs les femmes ont déjà des droits importants. Elle ira au bout de sa vision de ce que doit être la reine d’Égypte. Le dossier illustré qui boucle cette biographie est passionnant.

Ils ont fait l’Histoire, Cléopâtre, Glénat-Fayard, 14,50 €