Ils étaient dix, pas un de moins

On ne revient pas sur le vaste et très curieux débat qui a amené à changer le titre de l’un des plus célèbres polars de la très chère Agatha Christie, Ten Little Nigers. Restons politiquement correct encore que cela finisse par vraiment devenir compliqué, voire absurde de se fondre par crainte dans la masse. On a aussi oublié qu’Agatha avait elle-même changé son titre pour la version US en 1940. Ils étaient dix (petits soldats) a donc été adapté dans sa nouvelle livrée par Pascal Davoz et Callixte. On y retrouve bien sûr toute la subtilité du récit d’Agatha Christie, son sens inné de la manipulation, des pistes qui n’en sont pas et d’autres trop belles mais vraies. On sait tous à peu près quelle est la trame de ce roman mythique. Il fallait cependant pour lui donner un nouvel attrait arriver par le dessin et la narration, les personnages, à repartir à zéro comme si de rien n’était.

Ils étaient dix

En août 1939, un train roule avec ses passagers dont un juge, une belle blonde, un officier, une vieille fille, qui vont rejoindre dans un petit port, un général, un play-boy, un médecin, un détective. Direction le port où ils vont embarquer pour l’Île des Soldats sur laquelle il y a un curieux couple de domestiques. Aucun de ces dix invités ou serviteurs ne connaissent leur hôte absent en plus des lieux. Tous sont là pour des motifs divers et se sont laissés tenter par une semaine tout frais payés dans une superbe demeure. Mais ils vont aller de surprises en décès divers. Tous ont dans leur chambre une comptine qui raconte le destin cruel de dix petits soldats.

Ils étaient dix

Un cherchant bien on trouve quelques clins d’œil à Mortimer, à Tabarly. Le tout est bien orchestré ce qui permet de redécouvrir le polar, modèle du genre. Dessin ligne claire, très riche décors dans leur époque, on savoure ces Petits Soldats, des Bonnets à poil britanniques. C’est bien le moins pour Agatha Christie. Une très bonne adaptation.

Ils étaient dix, Paquet, 18 €

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