Fables, des héros perdus qui se tirent dans les pattes

Le premier tome de l’intégrale d’une série comics qui vaut le détour. Et si tous les héros des contes de fées et légendes s’étaient fait virer de leurs royaumes respectifs et avaient trouvés refuge à New York et dans une mystérieuse propriété ? Sauf que leur vie n’est pas des plus simples. Blanche Neige est la patronne. Le grand méchant loup, humain bien sûr mais capable de se transformer, est le patron de la sécurité. Ils se tirent dans les pattes tous ces héros perdus. Fables est signé par Bill Willingham et dessiné principalement par Mark Buckingham. On est dans un univers enchanté si l’on peut dire, noir à souhait mais qui ne peut que plaire à un fan de BD. Dessin très classe, décors et scénarios à la fois décalés et réalistes. On y croit à ces fables qui ont été largement récompensées et créées des univers parallèles. Et si ils étaient vraiment parmi nous ? Dix volumes sont au programme. Sortie du tome 1 le 19 janvier.

Fables Les héros sont fauchés. Blanche Neige gère comme elle peut à Fableville, de la Belle au Bois dormant au Prince Charmant. Sa sœur Rose Rouge aurait été sauvagement agressée dans son appartement et son sang est répandu partout. C’est Bigdy Wolf, celui avait soufflé les maisons des trois petits cochons, qui va diriger l’enquête. Serait-ce Jake, celui des haricots le coupable ? Cendrillon et Barbe Bleue s’affrontent à l’escrime et le Prince charmant cherche une jolie fille assez idiote pour le renflouer. Et si c’était Barbe Bleue le meurtrier, ancien amant de Rose Rouge ? Difficile de perdre ses bonnes habitudes. Sauf qu’il tuait ses femmes après mariage, pas avant. Alors où il est passé le cadavre de Rose Rouge, au demeurant un cas douteux qui ne peut pas sentir sa sœur Blanche Neige à qui elle a piqué son copain. De quoi donner envie à Bigdy Wolf de se métamorphoser pour cet épisode d’ouverture des hostilités.

C’est parce qu’ils n’ont pas été solidaires que les héros des fables ont été chassés par un adversaire diabolique. Chaque royaume pensait qu’il ne serait pas concerné mais tous succombèrent. Une leçon qui rappelle la montée du nazisme. Les survivants se cachent mais sont désormais solidaires grosso modo même si ça grogne dans la propriété où sont rassemblés les animaux héros de contes. Les humains à la ville, les bestiaux à la campagne. Il y a de la révolution dans l’air. On retrouve Bagheera, Shere Khan, Hansel et Gretel en vilains méchants. Boucle d’Or est devenue une pasionaria mortelle. Le loup a tout de Colombo. Non seulement les histoires se tiennent bien, beaucoup d’imagination, sont très agréables à lire, ne négligent pas l’humour (Pinocchio obsédé sexuel qui ne grandit pas), et le gore, mais le graphisme est très cadré, finalement assez franco-belge. Un excellent moment pendant lequel on ne décroche pas de ces 432 pages. Andersen, Perrault et Disney doivent faire des bonds.

Fables, Volume 1, Urban Comics, 28 €

Fables

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