Le Grizzli, faut pas l’agacer

Quand Audiard rencontre Dard, Michel rejoint Frédéric, et que Matz, scénariste de polar très averti en fait une joyeuse mayonnaise, le Grizzli est de la fête. Une carrure mais Touchez pas au grisbi comme dit Simonin où il s’énerve l’héritier de Lino Ventura et Michel Constantin. Nostalgie des films et polars noirs français des années 50 et 60, le Grizzli rebat les cartes, défend ses copains quand des malfaisants réapparaissent. Au dessin pour mettre en scène ces joyeux drilles il y a Fred Simon doué le mec (Mutations) et Matz les fait tous jacter argot. Une pépite ce Drôle de Chabanais, titre de ce premier savoureux et rafraichissant épisode.

Un drôle de Chabanais

Juin 1967, il sort de taule Bébert-la-gambille, par protection. Ses copains le récupère devant la Santé. Les ennuis vont se mettre à pleuvoir. Un mois plus tard Le Grizzli honorable garagiste qui vend des Citroën, des DS, déboule chez JO, un vieil ami rangé des voitures. Dans son bar on tient conseil. Toine, le Grizzli écoute Jo à qui Bébert veut faire des misères. Question de butin qui a disparu et de balance. Un peu gros mais c’est un teigneux dangereux le Bébert. va falloir que le Grizzli et Toine aillent lui réapprendre les bonnes manières. Mais on a évité le carnage. Fallait bien aussi que la volaille s’en mêle. L’inspecteur Gourmé surnommé la Ventouse aux moustaches de morse à la Crouton et dignes d’un célèbre syndicaliste CGT actuel. Y’aurait même un petit air de famille au total.

Va y avoir du ramdam, de la rumba dans l’air. Les Fauves sont lâchés mais le Grizzli il n’a pas envie de se la jouer façon guerre totale. Car ils ont fait l’Indo avec Tonio, ça a laissé des traces. C’est là où ils ont rencontré Jo qui leur a sauvé la vie. Matz raconte une histoire très sympa, parfaitement écrite, un bon polar à l’ancienne, du genre qui a fait ses preuves, avec rebondissements, coups tordus bien saignants. Humour, on efface et on repart à zéro. Un autre épisode peut-être très vite ? Ce serait de bon ton.

Le Grizzli, Tome 1, Un drôle de Chabanais, Dargaud, 16 €

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