Albums

Le Cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’art, Olivier Supiot inaugure la nouvelle collection Jeunesse Delcourt

Delcourt s’est associé au Louvre pour lancer une collection Jeunesse dont les Arts seraient bien sûr la source d’inspiration. Olivier Supiot inaugure le principe avec Le Cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’art. La Tête de cheval blanc de Théodore Géricault va sortir du cadre et semer la panique dans les galeries du plus célèbre Musée au monde. Une évasion fantastique que Olivier Supiot a écrite et mise en scène avec humour, fantaisie et élégance.

Tout allait pour le mieux au Louvre jusqu’à ce mardi matin où mine de rien la révolte gronde. Non ce n’est pas la Joconde ou la Victoire de Samothrace qui ont des états d’âme. L’empêcheur de visiter en rond est un cheval même pas entier, la Tête du cheval blanc peinte par Géricault (celui de la Méduse), qui a des velléités d’indépendance et de promenades sur les quais de Seine. Impossible de la raisonner et pourtant les autres tableaux ont essayé. Le cheval blanc peut-il échapper à son état ? Un gros chat divinité égyptienne va lui indiquer des pistes.  A condition que la belle tête d’équidé soit prête au voyage. Alors il va galoper sur son corps esquissé, comme le petit cheval de Brassens mais pas dans la montagne, dans les galeries du Louvre où il croise d’autres chevaux qui ont de bien curieux pouvoirs dignes de Marcel Aymé ou à tête d’homme barbichu.

Une belle part de philosophie dans cette course d’obstacles qui va se peupler de fantômes équestres. Étoile parmi les étoiles, le cheval blanc a enfin conscience qu’il est unique, qu’il est une œuvre d’art. Une jolie histoire, un conte touchant, cette Tête de cheval blanc a de la ressource et de la réflexion. Il est beau, empreint du génie de son créateur qui avait une passion pour les chevaux. Olivier Supiot est parfaitement dans le ton avec son dessin et son jeu de couleurs pour cette collection qui apporte une vision plus sereine et moins pontifiante de l’art. Un cahier sur Géricault et le cheval au Louvre très instructif et bien illustré conclue l’album.

Le Cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’art, Delcourt-Louvre éditions, 14,50 €

Partager

Articles récents

Marcel Pagnol, avec César on boucle la trilogie marseillaise

On peut remercier Grand Angle d'avoir su avec talent porter en BD l’œuvre enchantée de…

2 mai 2024

Nuages, aller au bout de ses rêves

Il voulait faire comme l'oiseau, disait Fugain, voler mais de quelle façon ? Depuis l'enfance,…

2 mai 2024

29e Festival BD de Sérignan, un plateau d’auteurs toujours à la hauteur et la présidence de Sandoval

Pour cette 29e édition du Festival organisée par la Ville de Sérignan dans l'Hérault et…

1 mai 2024

Gen War, vieux contre jeunes la guerre est déclarée par Mo/CDM

Les jeunes, les vieux, la guerre est ouverte avec deux albums de l'inénarrable Mo/CDM qui…

1 mai 2024

Spirou au Louvre, c’est pour le 1er mai 2024

Un numéro spécial de Spirou qui va faire date, c'est celui du 1er mai. Il…

30 avril 2024

Octopolis, le grand bleu étourdissant de Gaétan Nocq

Un océan tout bleu pour une histoire sans précédent, qui mêle façon Grand Bleu aventure,…

30 avril 2024