C’est ce qu’on appelle un titre réducteur. Portrait d’un buveur est en fait une histoire de pirates. Certes, on aime le rhum chez les flibustiers au pavillon à tête de mort et il va y aller gaiment Guy, le héros décérébré de Olivier Schrauwen et Ruppert & Mulot. On va suivre son périple de tueur maladroit, de crève-la-faim pitoyable qui, pourtant se tire de tous les paniers de crabes où il tombe. Dire qu’on est devant une œuvre atypique est faible. On oublie les Pirates des Caraïbes, Long John Silver ou Barbe Rouge. Des gentils propres sur eux. Le Guy, c’est du lourd, de l’aviné dans un milieu pourri. Mais l’écriture comme le dessin de cette saga édifiante et décalée impressionnent par leur modernité.
Entre le perroquet et Clément, le rhum, un nain, un trésor, il y a du classique dans ce buveur émérite. De la poésie un brin avinée mais joliment tournée avec les morts derrière leur drap. Des cauchemars surréalistes, une alternance de tons, de couleurs, de traits définis ou pas en particulier pour les visages, Gentil serait donc le plus gentil de tous ses amis. On se moque, on caricature tout juste, Guy est abominablement drôle mais on rit jaune. Ce Portrait d’un buveur, très travaillé, devrait se placer en bonne place parmi les meilleurs titres de l’année. Il faut le lire tout en sachant qu’il y a risque de ne pas accrocher. Ce qui serait cependant dommage.
Portrait d’un buveur, Aire Libre-Dupuis, 28,95 €
Retour à La Source pour un tome 2 final, le clan du train. On retrouve…
Scène de vie à la française avec Le Gigot du dimanche, réjouissante réunion familiale connue…
Une première Galerie Napoléon à Paris. On y voit en exclusivité un catalogue exceptionnel à…
Dans une bande dessinée autobiographique préfacée par Emmanuel Lepage qui a été son élève, Jean-Claude…
On l'a vu arriver et c'est un évènement. Les éditions Rue de Sèvres sortent une…
Le lieutenant Bertillon fait son entrée dans le club des flics un brin gaffeur et…