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Imbattable T3, toujours plus surréaliste

C’est, osons le dire, l’auteur le plus génialement novateur, inventeur en BD. Pascal Jousselin avait fait un malheur avec Imbattable dès sa première apparition. On se souvient que son super-héros masqué est capable de casser la case dans une planche, de remonter de l’une à l’autre, de renverser le cours logique du récit. Il est un paradoxe spatio-temporel à faire devenir gâteux tous les vilains de l’univers. Jousselin en est au tome 3 et c’est à chaque fois un plaisir de retrouver son super-héros masqué avec son apprenti à cape, Toudi, sans la moindre faiblesse scénaristique.

Imbattable est le roi de la crêpe. Il peut les saisir au vol quand elles sortent de la case de dessous ou tombent de celle de dessus. Sauf en bas de page évidement. Mais Imbattable peut aussi commettre des boulettes avec un ballon de foot. Ou découvrir que la nouvelle factrice a mis au point un appareil révolutionnaire pour mieux distribuer le courrier en multipliant les espaces temps. Ce que comprend de suite Imbattable mais qui est le malandrin qui vole l’appareil miracle pour s’en servir à des fins malhonnêtes. Toudi se lance sur le coupable mais difficile de gérer des clones temporels. A moins d’avoir une bonne carafe et de gérer le malfaiteur sur fond de perspective.

Très difficile de parler de cette BD décalée au sens premier du terme car très visuelle avant tout. Il fallait inventer cet Imbattable, un brin surréaliste, et arriver à le gérer dans un univers qui ne répond pas à une logique évidente encore que finalement. Jousselin peut passer de case en planche, ou solidariser le tour ce qui oblige à une vision plus globale. L’humour est le fin mot de l’histoire mais à la Monty Python. Les délinquants de tout poil ont du soucis à se faire avec l’imbattable Imbattable dont le dessin est un délice.

Imbattable, Tome 3, Le cauchemar des malfrats, Dupuis, 10,95 €

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