Quand le premier tome de Marzi est sorti il y a une dizaine d’années, on a découvert comment, on le disait à l’époque, une héroïne peut commencer par être une petite fille. Place à Marzi (Dupuis), petite polonaise qui grandit pendant les années de plomb. « Marzi c’est moi », avouait Marzena Sowa compagne du dessinateur Sylvain Savoia, les deux auteurs de la série. La vie en Pologne sous Jaruzelski ce sont les privations, la débrouille. « J’ai mis les souvenirs de Marzena en images. J’avais envie comme elle de les faire partager ». Plus émouvant, impossible. Le tableau est précis, sans haine. La preuve, les jeunes lectrices françaises ont fait le succès de Marzi petite fille heureuse malgré tout. Savoia a apporté à Marzi son talent du cadrage et du trait. Petite héroïne deviendra grande. Voilà quel a été le premier témoignage personnel apporté à la découverte de Marzi. Aujourd’hui elle a fait un joli chemin et dans le dernier album, Nouvelle vague chez Dupuis, la très attachante Marzi part en vacances.
Il y a avec Marzi toujours beaucoup de fraîcheur et de spontanéité, d’authenticité. De la gentillesse aussi car Marzi est ouverte vers les autres. Beaucoup d’anecdotes, de souvenirs font de Marzi une BD atypique qui vit son histoire sur fond de grande Histoire polonaise. Les souvenirs d’enfance de Marzena Sowa (scénariste accomplie de L’Insurrection) sont la trame de la série qui pour cet album montre en parallèle le passage à l’adolescence de Marzi et le communisme vaincu par l’élan de liberté suscité par Lech Walesa. Tout va vite, très vite. Que va-t-il ensuite se passer ? Marzi a des rêves plein la tête mais va-t-elle les réaliser ? Un album parfait.
Marzi, T7 nouvelle vague, Dupuis, 12 €
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