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Undertaker T6, grand nettoyage

C’est la série western qui cavale en tête du box-office. Undertaker, qui en est à son sixième épisode, a-t-il du Blueberry en lui finalement ? Pas évident du tout car le héros, Jonas Crow, est un homme à chaque instant au bord de l’abime, un fantôme qui tente de survivre à sa propre déchéance même si il a de la ressource. De plus, même si il y a eu indéniablement un petit air au début qui s’est estompé très vite, Xavier Dorison et Ralph Meyer sont au top d’une œuvre créative à part entière, ce qui sous-entend aussi des influences bien sûr. Fin de la route pour ce diptyque d’une rare richesse scénaristique, graphique, un foisonnement permanent de rebondissements, de ressorts psychologiques qui se dévoilent dans une chaine foisonnante d’images explosives. Si l’on peut dire. Avec une vieille histoire d’amitié qui va faire des étincelles. Sans oublier les couleurs de Meyer et celles de Caroline Delabie.

Sid Beauchamp, son vieil et ex-ami de jeunesse, a embauché Jonas pour ramener le corps du fils de la riche Joséphine Barclay mort chez les Indiens. Mais tout s’est compliqué car le fiston était devenu l’Indien blanc avec femme, et sa mort n’est pas nette. Jonas a fait son job et Sid peut lui raconter comment il a été sauvé de justesse de la fureur apache par son âme damnée Chucho. Dans le train Barclay qui va vers Tucson dont Sid est le shériff, on dévoile les cartes avant de préparer les obsèques du fils retrouvé qui avait pourtant une famille indienne dont un jeune fils. Jonas va tenter de reprendre la main.

Rien n’est simple avec Dorison qui sait tirer toutes les ficelles possibles de ses scénarios. Mais jamais de fausse note. On est pris au piège d’un récit qui peut à tout moment partir en vrille à l’opposé de ce qu’on attend. Ce sixième opus est foisonnant, riche, une apothéose en quelque sorte mais on peut s’attendre à ce que Dorison et Meyer relève le défi dans le prochain album, Mister Prairie dans lequel Jonas pourrait bien courir après un bonheur improbable.

Undertaker, Tome 6, Salvaje, Dargaud, 15 €

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