Le racisme ordinaire, celui que l’on a enfoui au fond de soi et qui va surgir tel un diable bondissant chez tout individu sûr que lui « raciste, jamais », c’est ce dont parle David Ratte dans Ma Fille, Mon enfant. On dira en préambule que le modèle du genre reste le film Devine qui vient dîner avec Spencer Tracy et Katherine Hepburn, parent libéraux américains mais un peu moins quand leur fille veut épouser un Noir au début des année soixante. Retour à Ratte avec une famille sympa dont la fille est amoureuse d’un jeune Français d’origine maghrébine. Et devinez qui va craquer? On aime le style de Ratte depuis Le Voyage des Pères ou plus récemment Mamada. Son dessin est singulier, réaliste, arrondi, percutant dans les regards de ses personnages. Avec toujours une grande sincérité.
On n’en dit pas plus car il y a une vraie progression dramatique à préserver, forte et émouvante. Pas simple non plus à mettre en images, à écrire mais c’est la clé de ce racisme dit ordinaire qui ne demande qu’à s’exprimer quel que soit le contexte. Charlie est là aussi et Ratte appuie où il faut. Catherine est une synthèse et difficile de faire machine arrière à moins que le chagrin ne puisse agir comme une rédemption. Ratte a parfaitement décrit tous les stades de cet affrontement viscéral qui va toucher toute la famille, distiller son poison malgré la bonne volonté, la compréhension de certains. En fond, on entend la superbe chanson de Reggiani, Madame votre fille a vingt ans, tout à fait dans le ton. Un album très touchant et authentique.
Ma Fille, Mon enfant, Grand Angle, 18,90 €
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