Il parle en vers, de douze pieds. D’où son nom, Alexandrin. Un poète au cœur tendre, à fière allure, noble qui plus est mais sans un rond car de nos jours la poésie, on ne vous dit que ça. Pascal Rabaté et Kokor on tracé le destin de Alexandrin de Vanneville, qui slame sans le savoir comme ce brave Monsieur Jourdain qui, lui, avait préféré la prose. Un joli bouquet de fleurs au parfum surannée des vraies et douces choses de la vie.
« C’est mon phrasé normal. Comme ma vie ne rime à rien, je fais sonner les mots. C’est devenu primordial. » Telle est la devise d’Alexandrin. On se prend d’affection pour ce noble d’esprit qui ira au bout de son destin, de son inspiration qui finit par défaillir. On aurait aimé qu’il trouve le bonheur et la paix. Il l’approchera. Trop tard peut-être. Un philosophe Alexandrin, au nez pointu tel Cyrano que Rabaté, toujours aussi inspiré et talentueux, Alain Kokor au dessin (et non le contraire mélange coupable du rédacteur) , pour un voyage au fil des mots. Il faut ne pas hésiter en reprendre les phrases, les vers pour en savourer la finesse, l’humour mais aussi le désespoir. Un voyage initiatique qui fait chaud au cœur.
Alexandrin ou l’art de faire des vers à pied, Futuropolis, 22 €
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