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Muertos, western et morts-vivants mexicains

La nuit des morts vivants à la sauce mexicaine. On se révolte contre les patrons, les riches propriétaires, l’Église mais en les trucidant pour mieux les dévorer. Les péons révolutionnaires sont des zombies dans ce Muertos signé par Pierre Place. Alors il faut fuir, et vite car le virus, si cela en est un, se propage. Mais qui est la pasionaria qui mène ces zombies vers la lutte finale ? Un trait qui convient au sujet noir à souhait et à la limite du surréalisme. Sortie le 8 janvier 2020.

1900, on révolutionne souvent au Mexique à l’époque. Pas vraiment d’accord avec leurs exploiteurs de patrons les indigènes. Même si certains dans les familles huppées ont des ambitions sociales comme la fille du riche Alvaro, Luz. Il y a aussi un contremaître, Pancho qui aurait mis à mal une jeune femme et qui lui a planté des ciseaux dans ses testicules. Enfin il y a les morts-vivants qui déboulent et tuent à tour de fourches et de machettes. Ce seraient des « calaveras », sortes d’écorchées issues du folklore local, qui ne semblent tenir debout que par la pulsion de meurtre qui les anime. Y a de la joie et faut faire les malles, jouer à Fort Apache et Alamo réunis car ils ne sont pas insensibles aux balles les zombies. Pancho, ancien militaire prend les choses en main. On fait un convoi mais dans le style Dernière Caravane. Et la cheftaine des sacs d’os semble bien le connaître le Pancho.

On ne sait pas le pourquoi de cette épidémie, enfin pas tout à fait. Les monstres sont dans les deux camps, chacun pour soi, survivre. On massacre ferme, on mitraille dans des planches au découpage enlevé, fort et qui accroche l’œil comme le trait de Place. Des personnages typés, hauts en couleur si l’on peut dire, on suit la chevauchée horrifique, complètement pris par ce western gore et symbolique, social mine de rien. Rebondissements garantis façon apocalypse.

Muertos, Glénat, 25,50 €

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