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La Femme à l’étoile, à la vie à la mort

Paysage enneigé, sauvage, sans issue, un village abandonné, une femme qui porte une étoile de shérif, un homme perdu, traqué comme elle, Anthony Pastor signe un très étonnant et pertinent huis-clos. Un western mais qui est tout aussi bien un polar noir, un thriller possible aussi dans bon nombre d’environnement paumé, loin de tout, hors du temps. La Femme à l’étoile c’est une histoire d’action, romantique, romanesque, de mort et de vengeance, d’obsession et de liberté quoiqu’il advienne. Anthony Pastor, c’est avec Chauzy le scénario de Par la forêt, No War ou le Sentier des rennes, marquant. Avec La Femme à l’étoile, Pastor fait un bon de plus en qualité, assure son talent sur un ouvrage de 264 pages bâti sans faille, au découpage nerveux.

Zachary avance dans la neige à cheval, il fuit et tente de rejoindre un village de mineurs abandonnées, Promesa, perdu dans une vallée et où on accède par un faille dans la montagne. Il y arrive sur les renseignements de deux trappeurs qu’il a croisé. Mais il n’est le premier sur les lieux. Une femme est déjà installée dans le vieux magasin. Elle porte une étoile de shérif, le désarme mais lui permet de rester. Zachary cauchemarde, se souvient de ses parents. Ex-étudiant en médecine, il a renoncé. Il part pécher dans le ruisseau glacé, partage ses prises et demande à la jeune femme pourquoi elle est là. Zachary a planqué un vieux Colt familial mais avec une seule cartouche. Une nuit un homme débarque, le marshall Pierce qui traque cette femme, Perl. Elle aurait tué son mari. Pierce est obsédé par la Bible.

Commence alors la vraie confrontation qu’Anthony Pastor fait monter en puissance peu à peu. On comprend qu’un couple se forme, lui a tué son père. Mais Promesa va devenir un terrain de chasse dont ils sont les gibiers acculés. Une galerie de personnages à la fois classiques et pertinents, une femme seul parmi les hommes, une histoire que Pastor a finement mis en place, un dessin et des couleurs qui collent à une ambiance toujours sur le fil, difficile d’en demander plus. Des rappels cinématographiques sont à découvrir tout au long de cet album qui se positionne parmi les meilleurs dans les plus récents.

La Femme à l’étoile, Casterman, 27 €

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