Le Bossu de Montfaucon, Quasimodo le retour

Quasimodo joue les prolongations dans Le Bossu de Montfaucon. Sauvé le carillonneur de Notre-Dame amoureux fou d’Esmeralda par un batard et non des moindres. Philippe Pelaez (Maudit sois-tu) revisite Hugo et se plonge dans une lutte de succession au bon royaume de France qui a tout d’une série digne de The Crown en encore plus torturé. On est en 1484 et on va si besoin s’étriper sous le crayon toujours aussi enthousiasmant d’Eric Stalner (L’Oiseau rare) et les couleurs de Florence Fantini. Attention faut suivre car il sont compliqués nos bons rois, reines, prétendants et consorts.

Notre-sœur

A Montfaucon, gibet multiple, on pend et on dépend. On y trouve même un survivant infirme certes mais fidèle à sa bohémienne, capables d’escalader les tours de Notre-Dame. (revoir pour le plaisir Notre Dame de Paris avec Gina, Philipe Clay, Cuny et Anthony Quinn). C’est Pierre bâtard d’Armagnac qui récupère Quasimodo. A Tours en 1484 on se cherche un roi, des héritiers, on s’accuse sous les yeux du jeune Charles VIII et la régente sa sœur Anne de Beaujeu, fille ainée de Louis XI. Un vaudeville dramatique dont l’enjeu est la France, déjà. Louis d’Orléans aimerait bien la couronne et on lui a donné comme épouse la sœur d’Anne, Jeanne la boiteuse qui ne peut pas avoir d’héritier. Donc une branche qui va s’éteindre. Anne avec son âme damnée mercenaire mais plus encore mène la danse et conserve le pouvoir grâce aux états généraux. Trois ans plus tard Quasimodo en pleine forme libère Georges d’Amboise, un coup de maître pour les Orléans accompli par Pierre le bâtard.

Le Bossu de Montfaucon

Une saga de cape, d’épée, un aventure épique bien tordue avec quelques libertés de Pelaez bien venues, on est dans un contexte authentique doublé d’une part romanesque. Chevauchée, grand spectacle, Pierre et Quasimodo sont les héros inventés mais sur lesquels finalement la grande Histoire va se reposer. Tout est exact comme le confirme le scénariste mais son Bossu c’est la grosse cerise sur le gâteau d’un monde où tous les coups sont permis. La politique moderne n’a rien inventée. Et Stalner fait merveille, alors que demander de plus, une bonne histoire et un dessin haut de gamme, des personnages forts, la totale.

Le Bossu de Montfaucon, Tome 1, Notre-sœur, Grand Angle, 14,90 €

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