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Le Fils du roi, un Dauphin face au Cyclope

Longue vie, son précédent album, avait été un vrai choc. Stanislas Moussé avait donné vie à une saga tout ce qu’il y a de plus novatrice, enlevée et créatrice, d’une richesse exceptionnelle. On s’était laissé emporté par les ambiances, le dessin, les personnages. Un travail très élaboré, où rien ne laissait place à la facilité, une œuvre entière et importante que Le Fils du roi, la suite après une Longue Vie pour un nouveau héros, vient étayer, doubler, une fois encore par son ingéniosité graphique, créatrice et narratrice. Stanislas Moussé a un talent unique, en noir et blanc, qui se laisse découvrir avec une facilité fascinante qui en montre toute l’étendue et le pouvoir.

Une larve que l’on sent puissante, dangereuse serait-elle la gardienne d’un temple où un géant vit enchaîné ? Un monstrueux Cyclope aux dents acérées qui veille semble-t-il sur une épée de légende. Le Fils du roi que l’on a déjà croisé dans Longue Vie va affronter le géant cruel, ruse, court et s’empare de l’épée. Mais devant un tel affront le géant brise ses liens et retrouve sa liberté. Il ne lui reste plus qu’à détruire le château du roi et lui voler sa couronne après avoir dévoré la garnison. Il ne fait qu’une bouchée du roi. Le fils a vendu l’épée à un chevalier qui lui a deux yeux mais quand il rentre chez lui, c’est pour trouver le géant au milieu des ruines. Il tombe dans un piège et est fait prisonnier. Qui va pouvoir le sauver ?

Qui est le gentil, le méchant ? Dans ce conte guerrier, les repères sont ambigus volontairement mais on est une fois de plus complètement envoûté par le ton et le trait. Chaque page est un petit tableau à parcourir sous tous les angles, à la recherche du détail qui va se livrer. L’histoire pourrait être édifiante. L’amour sauveur contre les brochettes du géant gourmand. Finale en duel entre tous les protagonistes sans oublier la larve et les visions du Fils du roi qui a un eu trop tiré sur le bambou comme on dit. Superbe.

Le Fils du roi, Le Tripode, 20 €

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