Garder le lien, assujettissement psychologique

Une histoire d’amour qui aurait pu être finalement simple et qui se retrouve embringuée dans des tourments philosophiques, psychanalytiques avec si on a bien compris un envoutement manipulateur énergétique littéraire à base de phrases assez creuses. Makyo (La Montagne invisible) est au scénario de Garder le lien et Federico Nardo au dessin. Si lien il y a, il est mince car on ne sort pas vraiment convaincu par le pouvoir, ni les effets de ces messages alors qu’on se trouve purement et simplement face à un rejet amoureux inacceptable pour celui qui le vit. Il a trouvé sa vengeance. La construction est singulière, le dessin de bel envol. Mais peut-on être en relation avec autrui autrement que par les mots comme le suggère la théorie du philosophe Denis Marquet ?

Longueur d'ombre

Je suis à toi, tu es à moi. Elle les accumule sur le palier, Eve, les messages anonymes. Jan, acteur en devenir, passe un casting où il faut lire des haikus, phrases énigmatiques spécialités japonaises. Eve va voir la police pour déclarer ces harcèlements épistolaires. Eve et Jan font connaissance lors d’un autre casting. Eve n’est pas une marrante grand teint. Elle lui raconte son aventure. Jan comprend que ce soit perturbant de se sentir en prime épiée. Ils partent passer amicalement quelques jours au bord de la mer. Et ils finissent par avoir une relation. Le frère de Jan est chercheur et comprend vire qu’il y a une manipulation à l’encontre de la jeune femme que les mots ont accroché, devenant tributaire d’eux.

Garder le lien

Très littéraire si ce n’est verbeux donc passant mal au tamis d’une BD même si le sujet est pertinent, intéressant. Le rythme en souffre, on décroche par moments en se demandant dans quelle aventure on s’est embarquée en ne niant pas cependant qu’après tout, pourquoi pas. Mais il manque ce qui aurait pu provoquer le déclic de l’adhésion. Trop léger en fait avec en plus un kabbaliste au milieu qui fait de la figuration pas vraiment crédible.

Garder le lien, Longueur d’ombre, Glénat, 16 €

Garder le lien

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