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L’Herbe du diable, la vie au bout des doigts

Il y a des coïncidences parfois dans le choix et la publications des sujets. On a eu La Sage-femme du roi qui se passait sous Louis XV et voici L’Herbe du diable qui part en Bavière en 1630 pour une aventure à la fois historique et romanesque, avec une part de fiction, celle de Garance, autre sage-femme qui va se voir confrontée à l’Inquisition. Claire Martin et Benjamin Laurent ont mis en avant un épisode à la fois violent et méconnu qui étonne et apprend.

Cologne en 1630, Garance maîtrise l’art de l’accouchement avec des méthodes basées sur la science. Elle met au monde une petite fille dans des circonstances difficiles. Contrairement à la tradition refuse d’être la marraine des enfants qu’elle met au monde. Garance si elle se sert des plantes, valériane, millepertuis, refuse tout sortilège. Très religieuse elle les condamne. Elsa épouse de bourgeois a décidé de garder l’enfant qu’elle porte d’un amant de passage. Il va falloir lui trouver une mère au bébé et être discret. Et faire une fausse déclaration au prêtre avec l’aide d’Adélaïde. L’un d’eux répudie les sages-femmes qui les qualifie de filles de Satan. Il est inquisiteur et Garance le ménage. De plus l’église vient d’interdire la belladone, l’herbe du diable qui se vend désormais sous le manteau. Très nerveuse Garance se gratte les bras et des marques persistent. Le beau-frère d’Elsa se doute de quelque chose. Garance accouche une jeune femme non mariée alors que des sorcières sont menées au bucher dont Adélaïde.

Retour sur le passé de Garance, avortement, Garance est stricte sur le plan moral alors que toute dérive à cette époque peur s’avérer mortelle. Le terme de sorcière est une marque fatale. Garance forme d’autres sages-femmes. Procès, émeutes, il y aura une morale à ce combat pour la liberté des femmes, la solidarité et l’intelligence face à des hommes intransigeants. L’intrigue est bien bâtie avec beaucoup d’émotion, d’astuce aussi. Le dessin fonctionne à merveille dans cet hommage aux sages-femmes qui au XVIIe siècle étaient des médecins qui ne seront pas reconnus avec l’interdiction pour elles de rentrer à la faculté pour le devenir.

L’Herbe du diable, 1630, une sage-femme à Cologne, Jungle, 18 €

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