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Interview : avec Leo direction Centaurus, une nouvelle série qu’il a écrite avec Rodolphe avant la sortie du dernier Antarès en juin

Avec Centaurus (Delcourt), Leo a repris sa plume de scénariste et a retrouvé son vieux complice, Rodolphe, pour une partition à deux mains. Ce qui n’empêche pas cet infatigable créateur de poursuivre ses autres séries, de Namibia à Terres Lointaines ou Antarès. Leo s’est confié à Ligne Claire et a dévoilé comment il a travaillé avec Rodolphe sur leur nouveau bébé, Centaurus, et annonce que il y aura un Retour à Aldebaran après le dernier tome d’Antarès en juin prochain.

Leo à Paris au début de l’été 2014 avant son séjour annuel à Madère. JLT ®

Leo, vous êtes un auteur très occupé ?

Absolument. Je travaille trop mais j’adore ça.

Avec Centaurus, vous retrouvez Rodolphe. Vous avec commencé avec lui votre carrière française et signé Trent ?

Oui mais pour Trent je dessinais alors que pour Centaurus nous avons écrit ensemble le scénario comme pour Namibia. Cela dit c’est vrai que Centaurus est le fruit de notre collaboration depuis des années. Notre façon de travailler est conviviale. Pas d’ego, aucun frein et des échanges fructueux au cours de déjeuner où nous lançons des idées, faisons le tri et choisissons des pistes, revenons avec un canevas et validons le scénario.

Leo à la sortie du tome 5 d’Antarès. JLT ®

C’est ce que vous avez fait pour Centaurus ?

En fait, c’est Delcourt qui nous avait demandé de fournir un scénario pour le dessinateur Janjetov que je ne connaissais pas. On est parti de zéro avec Rodolphe. Il fallait créer un univers de science-fiction pour cet auteur. On s’est retrouvé avec Rodolphe et on a travaillé sur plusieurs pistes quand est sortie l’idée d’un vaisseau spatial sur lequel ont embarqué les derniers Terriens pour tenter de trouver une planète où leurs descendants pourront vivre. Ils cherchent la Terre promise. Véra est leur dernière chance car leur vaisseau est en piteux état.

Votre vaisseau navigue dans l’espace depuis quatre siècles vers Centaurus et l’une de ses étoiles, Vera. La Terre a été en fait reconstituée à bord du vaisseau pour éviter tout stress à ses passagers ?

Oui, c’est cela. En travaillant à deux on peut compliquer les choses plus facilement, on s’aide mutuellement. On vérifie si l’idée est plausible et puis il y a entre Rodolphe et moi une complicité énorme. Nous sommes de la même génération et nos imaginaires ont été nourris de façon similaire. Ce n’est pas l’action qui prévaut dans Centaurus mais la psychologie des personnages, leur épaisseur, un peu comme dans Trent à l’époque ou dans Aldebaran. On fait la BD qu’on aime avec Rodolphe

La couverture provisoire de Centaurus. Delcourt ®

Ce sont deux femmes qui vont être le fil rouge de Centaurus, deux jumelles.

Une femme comme dans Kenya ou Aldebaran, Antarès. Rodolphe a dit « pourquoi pas des jumelles ? ». Elles ont des pouvoirs étranges. Joy et June sont complémentaires. L’une est aveugle, l’autre communique avec sa sœur et décrit ce qu’elle voit. Quand le vaisseau approche de Véra elles reçoivent des visions de traces de civilisation sur la planète et elles sont sollicitées pour faire partie de la première expédition qui va débarquer et vérifier si la planète n’est pas hostile. Dans l’équipe il y aura aussi un échantillonnage divers de spécialistes et un brave type, Bram, copain des jumelles. Et en prime, dès le premier album on sait qu’il va aussi se passer quelque chose à bord du vaisseau spatial.

Vous avez, avec Rodolphe, des spécialités dans votre travail en commun ?

J’aime bien décrire la faune ou les côtés techniques du vaisseau spatial. C’est ma formation d’ingénieur. Rodolphe est plus sur les dialogues. Je suis plus visuel. L’essentiel est de s’amuser. Et croyez moi, on s’est vraiment amusé avec, en plus, carte blanche de l’éditeur.

Comment avez-vous travaillé avec Janjetov ?

De façon classique mais c’est un dessinateur qui adore rajouter des détails. Il travaille sur les cases intermédiaires avec fougue et passion. Il ne cherche jamais la facilité. Il est très minutieux.

Vous savez exactement où vous allez avec Centaurus ?

Oui. On a l’idée générale jusqu’à la fin en laissant ouvert ce qu’il se passera au milieu de la série qui fera cinq albums. On a le temps de changer les choses si besoin. Il y aura sûrement une histoire d’amour. 

Hormis Centaurus, où en êtes vous avec vos autres séries ?

Le dernier tome de Namibia vient de sortir, le cinquième chez Dargaud avec Rodolphe et moi au scénario, Bertrand Marchal au dessin. Il y aura une suite, Amazonia. Je travaille sur Mermaid Project avec Corine Jamar pour Fred Simon. Et puis le tome 6 d’Antarès sortira en juin. J’en suis à la page 38. Mais cette fois encore j’envisage une suite, Retour à Aldebaran. Quand je vous dis que je travaille trop…

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