Black Hammer, héros en péril

Ils ont leurs faiblesses les super-héros et ils peuvent se retrouver à la retraite anticipée. Quelles sont les origines de Black Hammer et qui sont vraiment cette poignée de gens bizarres relégués dans une ferme paumée ? Jeff Lemire est au scénario et signe une postface à ce premier recueil. Au dessin c’est Dean Ormston. On est surpris, séduit par ces héros au rencard qui se font cuire des œufs au bacon ou ont pris un coup de jeune malgré eux. Ce qui n’est pas un avantage. Ils ont du charme, du charisme et surtout des sentiments qui leur donnent un côté humain malgré leurs dons de super-héros. Un comic captivant et étonnant même pour un néophyte du genre.

Black Hammer Le chef de la bande c’est Abe, Abraham Slam, qui veille sur son petit monde. Il y a la petite Gail qui en fait a 55 ans et le physique d’une gamine capable quand même de voler. Barbalien est un grand type écorché tout rouge avec des petites cornes d’escargot. Talky-Walky est dans un scaphandre et le colonel Weird a tout d’un vieillard sénile surtout quand il perd sa tête. Dans le patelin voisin Abe a une liaison avec l’ex-femme du shérif, un demeuré violent. Il y a aussi le pasteur, le père Quinn. Madame Dragonfly rejoint ses copains pour évoquer la mémoire de Black Hammer, Joseph Weber, alors qu’ils sauvaient Spiral City. Mais Black Hammer avait une fille. Gail va retourner à l’école où elle sème la panique. Tous aimeraient bien retrouver une vie normale après avoir été projeté malgré eux dans cet endroit perdu.

Il ne faut pas se poser trop de question. La jeune et vieille Gail, ex Golden Gail enfant chérie de l’Amérique est la plus savoureuse et atypique de la bande. Ils ne s’aiment pas vraiment ces super-héros. Jalousies, méchanceté, soupçons, ils en ont en réserve tout en étant finalement très humains. Il y aussi un mystique dans la bande. De la science-fiction, du fantastique, du polar, du thriller, on secoue bien en ajoutant un brin de gore. Lemire (Plutona) excelle. Une famille Adams en plus hard revisitée qui se planque. Pas d’humour. Ces origines secrètes vont ouvrir sur une suite qui ne devrait pas décevoir.

Black Hammer, Tome 1, Origines secrètes, Urban Comics, 10 €

Origines secrètes

3/5 - (4 votes)