On n’est pas toujours responsable des membres de sa famille. Surtout quand on est le frère d’un des plus grands criminels de guerre, un nazi bon teint, le maréchal du Reich Hermann Göring. Difficile de se faire passer pour un champion des libertés individuelles alors qu’en 1945 on a non seulement découvert en direct les camps de la mort, que la guerre a fait des millions de morts et que tout Allemand moyen se déclare anti-nazi. Et pourtant le frère d’Hermann, Albert Göring, se dit un protecteur des faibles et des opprimés. Vrai ou faux ? Avec le premier tome du diptyque que lui consacrent Arnaud Le Gouëfflec et Steven Lejeune, on découvre que finalement le diable peut avoir un frère archange.
On sent bien dans le récit les doutes qu’ont les Américains en 1945. Albert est-il un homme courageux qui s’est servi de son frère pour en fait sauver des Juifs, résister, ou a-t-il une part d’ombre qui dissimulerait ses allégations ? C’est à cette enquête que se livre les auteurs alors qu’on sait aujourd’hui qu’Albert Göring a été un type bien. Comme il l’a pu il s’est battu contre le nazisme et son frère qui l’a quand même protégé. Sinon, Göring ou pas, il aurait fini au mieux dans un camp. Le Gouëfflec a choisi un personnage méconnu qui mérite le détour. Le dessin manque parfois de force et de précision. Albert Göring était un honnête homme. Mais l’histoire n’est pas finie.
Le Frère de Göring, Tome 1, L’Ogre et le chevalier, Glénat, 13,90 €
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