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Iruene, passé-présent et un combat

Griffo et Rodolphe sont partis sur les traces d’une légende fantastique, Iruene, dont la conquête par les Espagnols des Îles Canaries est la toile de fond. Un personnage qui va jongler entre le passé et le présent, le nôtre, Alex fait des cauchemars effrayants et ne finira que peu à peu à comprendre qu’il est un pion majeur, Bencomo, dans un cadre violent sur lequel il a une petite chance de conjurer le sort. Griffo habite aux Canaries. On connait par cœur ses œuvres maîtresses (dont la dernière Oliver Page). Pour Rodolphe idem. Que ce soit seul, avec Leo (Scotland), il est un des scénaristes incontournables du 9e art. Avec Iruene le duo joue sur plusieurs tableaux à la fois ce qui brouille légèrement les pistes.

1479, les Conquistadors espagnols débarquent à La Palma aux Canaries. Ce n’est pas la première fois et les tribus locales vont se battre mais sont écrasées. Femmes et enfants sont parties dans les montagnes et le chef Bencomo est mort. A moins qu’on réussisse à le rappeler. De nos jours Alexis est publicitaire et ses nuits sont faites de cauchemars terribles peuplés de corbeaux, d’un pendentif, de squelettes, d’un loup énorme et on l’appelle Bencomo. Son psy ne peut rien pour lui. Ses visions le rattrapent même éveillé. Un nom lui revient, Iruene, un démon. Il fait des recherches, trouve le mot rattaché à la conquête des Canaries et à la mort dans les grottes des familles réfugiées. Alexis butte sur un de ses projets publicitaires. Mais une fois de plus un démon le rattrape. Il finit par se rapprocher d’un spécialiste des cultures anciennes.

Le scénario de Rodolphe est à la fois classique et sur certains points novateurs. On est dans du Psychose, Les Oiseaux pour ne pas dire du Hitchcock remanié. Incarnation, réincarnation, contexte historique avec les Canaries, Alex est le voyageur des limbes que le dessin de Griffo a su mettre en exergue. Comment Alex-Bencomo peut-il modifier le passé ? Mi-présent avec les tribus, mi-futur, l’espace temps en prend un coup, on patine un brin mais on s’accroche quand même.

Iruene, Éditions Maghen, 19 €

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