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Cléopâtre, une reine de sang sans états d’âme

Elle a fait fantasmer, et continue, des générations entières. On la connait physiquement si l’on peut dire à travers son interprétation cinématographique par Liz Taylor et par le dessin d’Uderzo dans l’album d’Astérix qui porte son nom. Sans oublier les Alix. Dans les deux principaux cas, en plus de son jolie nez on sent bien que Cléopâtre devait être un sacré numéro. Et pas des plus tendres ni sympathiques. Elle investit la collection Reines de sang sous le titre Cléopâtre, la reine fatale. Dans ce premier tome on va voir que très jeune il fallait déjà compter sur elle. Thierry et Marie Gloris ont écrit son histoire pour l’occasion et c’est Joël Mouclier (Camerone avec aussi les Gloris) qui la dessine. Impressionnante la Cléopâtre, un beau danger public et sans scrupules.

Elle est reine à 18 ans. Elle sera Cléopâtre VII et va partager le trône avec son jeune frère Ptolémée XIII. Et la couche car il l’épouse ce qui est normal pour l’époque. Elle va vite comprendre qu’il faudra lui faire un sort funeste au frérot qui la déteste cordialement. En prime l’Égypte est aux mains de Rome qui s’en sert comme grenier à grains pendant que César en Italie franchit le Rubicon (Alea jacta est, n’est-ce pas) et va affronter Pompée. Cléopâtre va jouer sur les deux tableaux et attendre la fin du match avec son amant, Hopi. Un parmi beaucoup d’autres. Mais son frère décide qu’il lui serait agréable que sa sœur meure ou disparaisse de la scène. A Pharsale César écrase Pompée.

La vie de Cléopâtre est digne des plus grands romans, feuilletons ou séries. Au choix. Femme, elle réussira à s’imposer dans un monde d’hommes. Un fait incroyable en ces temps là. Elle régnera, manipulera, et aura toujours en tête l’Égypte indépendante face aux occupants romains. Il y aura aussi César et Cléopâtre, un couple improbable mais qui pourtant restera dans toutes les mémoires. Thierry et Marie Gloris ont sûrement accentué le trait avec talent. Mouclier lui a donné un physique de rêve et un regard coquin mais impitoyable. Une fresque à la fois historique mais aussi terriblement romantique.

Les Reines de sang, Cléopâtre, La Reine fatale, Tome 1, Delcourt, 14,95 €

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