Ce qui est passionnant, réjouissant avec Fabcaro c’est qu’on est toujours surpris. On ne revient par sur Zaï Zaï Zaï Zaï. Ne voilà-t-il pas qu’il nous livre un roman-photo dessiné digne des plus illustres crus des années cinquante, soixante ou soixante-dix, du vrai de vrai avec vérités incontournables, sourires figés, postures avantageuse et bien sûr du sentiment qui dégouline en flots continus. Un coup à revoir sa mère sur la plage, adossé à son pliant, sourire béat aux je t’aime moi non plus de Sacha Distel et Dalida dans Nous Deux. Il y a des choses qui marquent dans une vie. Et si l’amour c’était aimer, tout est dit dans ce titre qui annonce la couleur même si l’album est en noir et blanc. On va geindre de bonheur car le tout est décalé à souhait et est abominablement drôle avec des dialogues qui flirtent avec surréalisme et deuxième, troisième degré.
Un exercice difficile que de faire cohabiter un dessin somme toute réaliste à des dialogues peaufiné qu’il faut décortiquer car hors contexte. Et puis c’est un roman-photo que diable, un hommage peut-être à cet art estimable. Dessiné certes mais quand même. Fabcaro sait manier le poncif mais volontaire, bourré d’humour, à contre courant. Amour encore et toujours même si on peut se demander si avaler autant de macédoine valait vraiment le coup pour Sandrine. Plein d’idées cet essai amoureux. On retiendra le concert et le laïus de la dernière page de l’album. Célibataire après tout c’est pas mal non plus.
Et si l’amour c’était aimer, 6 Pieds sous Terre, 12 €
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