Enki Bilal a, provisoirement, bouclé la boucle, celle du Coup de sang, la grosse colère de la nature qui commençait à en avoir ras le bol que les humains la martyrisent. Avec la Couleur de l’air, Bilal apporte un troisième et denier volet à sa trilogie. Animal’Z, Julia et Roem, la fable se termine après une fuite éperdue vers un terre promise où les couleurs vont enfin réapparaître et les mémoires s’effacer, le tout avec humour et tendresse pour ce genre humain qui avait bien mérité ce sévère et tragique avertissement. Magistral.

C’est bien une fable, un conte avec une joli pied de nez final, avec une vraie tendresse et espoir dans le discours pour notre avenir. Qui a dit qu’Enki Bilal est un chevalier de l’apocalypse ? Faux, on le sait quand on a la chance de le connaître, de le rencontrer. Il a, il est le seul, remis en perspective le travail d’auteur de BD ou d’artiste. Il a le talent, qu’on lui envie, une vision positive de ce que sera le futur. Artiste moderne, peintre, créateur d’ambiances, de récits, conteur, cinéaste, Enki Bilal signe une fin souriante à sa trilogie. Cela doit en embêter plus d’un, de ces esprits chagrins méprisants et sectaires qui règnent souvent en maîtres sur le 9e art.
La Couleur de l’air, Casterman, 18 €
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