Le Club des prédateurs, la chair est tendre

Une BD qui fait froid dans le dos. Dickens est revisité par Stephen King à la sauce Grand Guignol. Le Club des prédateurs se passe à Londres sous Victoria, la reine. Bon, certes, Jack l’éventreur est un contemporain mais Valérie Mangin a imaginé une sorte de croquemitaine qui aime la chair fraîche. Steven Dupré, après Kaamelott, lui a donné un visage. Âmes sensibles, attention, les petits enfants ont la chair tendre.

The Bogeyman

Lie est une petite fille riche que l’on amène voir se faire pendre une enfant de son âge, spectacle de bon goût. On ne rigole pas avec la justice, surtout quand ce sont des pauvres qui sont des meurtriers pour un quignon de pain. Liz remarque dans la foule près de la potence un jeune ramoneur déluré, Jack, qui la retrouve chez elle où sa famille abrite un cuisinier dont la fille est trisomique. Liz a un bon fond et un gentil papa industriel qui fait partie d’un club huppé dont les membres portent un masque d’animal. Un soir Liz suit Jack qui veut à tout pris lui montrer le Bogeyman, le croquemitaine, car il pense que elle on la croira quand elle dira l’horreur de ce qu’elle a vu.

Le Club des prédateurs

Vraiment dure cette histoire mais aussi une véritable chronique sociale qui montre l’exploitation des enfants, esclaves au travail et proie de tous les vices à la fin du XIXe siècle. La révolution industrielle est en marche mais avec ses laissés pour compte. Valérie Mangin flirte avec l’horreur pure et la folie que la peur peut provoquer chez un enfant qui affronte l’inimaginable. Le dessin de Steven Dupré est réaliste à souhait et pour cause. La suite de ce premier tome pourrait être étonnante.

Le Club des prédateurs, Tome 1, The Bogeyman, Casterman, 13,95 €

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