Déraisons d’États, virus à l’Élysée, la mort aux trousses

Les Français ont généralement la mémoire courte et tire des traits parfois définitifs sur des moments délicats de leur histoire. Sans parler de leurs gouvernements qui ont une fâcheuse tendance à les prendre pour des abrutis, d’autant plus que dire, se contredire, mentir, est devenu encore plus ces dernières années un sport politique. Avec Déraisons d’état on s’apercevoir qu’il n’y a pas que nous dans la course car c’est du Covid dont on va parler, reprendre à zéro les origines, le rôle de la Chine qui n’avouera jamais la vérité et les gouvernants français qui ont vu des masques partout mais comme cela ne servait à rien… Olivier Darrason connait les dessous des cartes et la politique. Renaud Girard est grand reporter, journaliste au Figaro. Un duo qui sait ce qu’est une crise mondiale. Car la Covid en est toujours une que l’on minimise dangereusement aujourd’hui comme à ses débuts. 152 000 mort en France à ce jour. Avec eux Eric Corbeyran. Au dessin Valentine Sarrazin et Luc Brahy. Au total un bouquin qui rappelle en détails incompétence, stratégie égoïste, erreurs et compromis inavouables, coups fourrés. Une œuvre de fiction mais dont la réalité n’est pas malheureusement exclue.

Virus à l’Élysée

24 décembre 2019, Georges Champagne conseiller prépare un conseil de défense à l’Élysée. Il reçoit un appel de Taïwan de son ami Li qui le met en garde contre un nouvel agent infectieux inconnu qui touche deux taïwanais. A Wuhan la France a livré à la Chine un labo moderne P4. Aucune info a filtré, ni des Américains ni de l’OMS. Ni des Chinois bien sûr. Champagne promet de se renseigner. En réunion en présence du président, il évoque le problème de ce nouveau virus. Tous le prennent pour un agité manipulé par Taïwan et se souviennent des vaccins pour le H1N1 qui a fallu détruire. Mais le président lui demande de creuser le sujet. A Marseille sa sœur Jeanne est médecin à La Timone. Il lui demande si elle a entendu parler de ce virus. Effectivement un marin sur un navire qui vient de Hong Kong est malade avec un virus inconnu. Les origines se recoupent. En Chine Fleurus invité par la société Wawong qui lui offre son dernier téléphone au moment où Champigny lui demande de se renseigner.

Déraisons d’États

Un thriller sur des bases connues, on démonte le mécanisme, on change les noms mais on les reconnait tous, de la Santé, au porte-parole, aux Chinois plus tordus que nature qui ne vont pas hésiter à tout faire pour bloquer les infos. La montée en puissance est redoutable, l’incrédulité et la suffisance de certains patrons de médecine incroyable. Le poids des multinationales, des gouvernements forts, des témoins qui ont la bonne idée de mourir du Covid, des bavures à Wuhan qui ne seront jamais prouvées, ces Déraisons d’États sont bien tournées et on se régale même si on sait que le sujet traité est actuel, fait froid dans le dos. Il y a des héros courageux aussi. Et les masques sont bien là pour une belle brochette qui se dissimulent derrière eux et sont restés en place.

Déraisons d’États, virus à l’Élysée, Éditions Philéas, 19,90 €

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