Comics

Monde Mutant, Corben post-apocalyptique sélectionné à Angoulême en Patrimoine

Une réédition améliorée, peaufinée, dans la plus pure tradition des Éditions Delirium, c’est Monde Mutant de Richard Corben bien sûr et Jan Strnad au scénario. Ils avaient signé Ragemoor. Deux histoires complètes sont rassemblées dans cet album, Monde Mutant et Fils du Monde Mutant. Corben en a supervisé les différentes étapes dont la restauration des couleurs, sachant que la plupart des planches avaient disparus entre les mains des collectionneurs. Jan Strnad ouvre l’album avec une introduction qui raconte la génèse du projet, comment il a écrit les pages de Monde Mutant au fur et à mesure puis a eu plus de recul pour la suite. Reste que c’est du Corben pur et dur cet univers post-apocalyptique où humains, animaux ont pris des rayons en pagaille pour devenir justement ces créatures bizarres, parfois drôles, souvent sans pitié pour cause de famine. Place à Dimento, humain à oreilles en pointe, et à la force herculéenne. L’album est en compétition officielle pour le prochain Festival de la BD d’Angoulême (Catégorie Patrimoine).

Dimento erre dans les ruines où des bestioles improbables sèment la mort, la maladie. Priorité à la nourriture mais il n’est pas contre jeter un cil sur une jolie fille à la plastique généreuse qui a un cheval. C’est bon le cheval. Pour éviter le pire, elle envoie Dimento dans une maison où il y a de curieux œufs mais aussi deux redoutables tordus prêts à tout. Danger pour Dimento mais la belle a un gros fusil et va lui sauver la mise. Quand il tombe sur un sage en prière, Dimento s’aperçoit qu’on peut prier mais aussi se défendre et tuer. Les pommes qu’a conservé le naïf Dimento risquent bien de lui jouer un tour.

Une saga dans un monde barbare où Dimento se balade puis ensuite son fils. Un dessin enjoué de Corben qui s’est inspiré de photos de lui déguisé pour l’occasion. La belle enfant est souvent de la fête et pour cause, des humains pas mutants surveillent le jeu mortel des survivants. De l’humour aussi, de l’ironie, on se laisse subjuguer par ce Monde Mutant décapant, angoissant mais au final réjouissant grâce aux textes de Strnad. Une découverte bien remise en forme.

Monde Mutant, Intégrale, Delirium, 25 €

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