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Druuna T5, la nouveauté toute nue

Elle de retour la plus fantasmée des héroïnes de BD. Brune, échevelée, dénudée, embarquée dans des aventures où son corps joue les premiers rôles, Druuna reprend du service dans les grandes plaines de l’Ouest. On ne sait pas trop comment elle y arrive mais cela ne va pas passer inaperçu. On y ajoute des créatures caparaçonnées et virulentes, des clones, un bidule nain et une copie conforme de Klaus Kinski. Il fallait bien tout ça pour relancer la pauvrette encore que, le plus souvent, son physique lui serve de laissez-passez. Celle qui vient du vent a mis un sacré bout de temps à souffler sur les steppes. Paolo Eleuteri Serpieri a attendu un quinzaine d’années mais, on se rassure, Druuna n’a pas pris une ride et même peut être un tour de poitrine à la hausse. Pour public averti.

Elle se sent bien Druuna. Elle est vivante et découvre des plaines sauvages où des cadavres de conquistadors nourrissent la terre. Des traces de combats, des têtes coupées et un chef indien sur son mustang. Elle parle, Druuna. Ce qui l’étonne. Une poignée d’Espagnols va être tentée par la belle quitte à tuer le sachem qui ne se laisse pas faire. Il ordonne à Druuna de s’enfuir sur son cheval pendant qu’il retarde les obsédés. Qui eux se font dégommer par un alien sorti du cadavre du grand chef sous le regard d’un Aguirre plus vrai que Klaus Kinski en personne. Druuna serait-elle un clone ? Elle respire sous l’eau, revient sur son cheval poursuivi par un gros oiseau très laid. Un gros gnome lui pique les fesses et l’amène à Chemise de fer dont la copine est jalouse. Elle habille Druuna qui aurait fini par prendre froid. Druuna et le bidule rejoignent un camp de conquistadors où il y aura les clés du mystère.

Le dessin de Serpieri est le véritable intérêt des aventures époustouflantes de la belle Druuna. Elle va retrouver Doc et se demander qui elle est vraiment en voyant son double. Le monde ne serait plus qu’un amas de clones sans humains ? Une question à laquelle Druuna aimerait bien répondre. On finit par des archives érotiques assez softs, de belles aquarelles, des croquis et des planches originales. Le talent de Serpieri est toujours au rendez-vous. Bien tourné tout ça.

Druuna, Tome 5, Celle qui vient du vent, Glénat, 15,50 €

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