Exécuteur des basses œuvres de la République, même en free-lance, Sisco continue son chemin de croix et cette fois ce sont deux agents français devenus un peu trop gênants dont il a dû s’occuper. Dans l’épisode 2, Maori Blues, Legrain est arrivé à une parfaite maîtrise de son héros, accentuant au fil des album le caractère hors normes de Sisco pour lequel Benec, avec son scénario, a posé les jalons bien ancrés d’une série qui est devenue un classique. Pas un souriant le Sisco mais un efficace qui pourrait peut-être finir par avoir des états d’âme.
Ce qui fait aussi l’intérêt de la série, c’est que tout est bien cadré dans l’intrigue, en souplesse et crédible. Comme disait récemment un certain président normal à des confrères la France peut avoir parfois à se salir les mains mais pour sa propre défense. Le côte obscur de la force. Sisco dans ce diptyque revient à un rôle plus conventionnel de barbouze manipulateur et cynique. Il se sert en priorité de ses neurones pour piéger ses alliés qui lui feraient bien un enfant dans le dos tout en montrant qu’il peut être un brin sensible. De l’espionnage mis en musique graphique parfaite par Thomas Legrain à qui l’on souhaite, tout en continuant Sisco, de trouver de nouvelles pistes.
Sisco, Tome 10, Maori Blues, Le Lombard, 12 €
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