Albums

Une Bonne comédie romantique française, une leçon qui fonctionne

Partant du postulat que la BD vaut bien le cinéma et en beaucoup moins cher, leitmotiv de tous les auteurs qui se lancent dans du grand spectacle délocalisée et à figurants innombrables, Yann Rambaud s’est offert, nous a offert une Bonne comédie romantique française. Tout y est, amour gloire et beauté, ville mythique, décors somptueux, casting qui tue et scénario en béton armé si ce n’est plombé. Un dialogue permanent entre l’auteur et ses créatures. On flirte avec un absurde comique qui pourrait par moment en rappeler un autre sur un refrain de Joe Dassin. Cherchez. Un compliment car les scènes sont d’une saveur à la fois acidulée et piquante. Baptiste va être le roi de cette aventure décalée, les lecteurs autant emportés par le vent d’une vision satirique que par un enchainement de dialogues bien écrits.

Entre New York et Saint-Pierre-en-Jouy-sur-le-Chat, on ne joue pas dans la même catégorie côté budget. Choix vital pour le scénariste si il veut que la production accepte de raconter les tribulations de Baptiste, héros de cette comédie bien de chez nous. Donc Baptiste il est à Saint-Pierre, achète sa baguette et avoue être fan d’Obispo. Horreur mais c’est un compliqué le Baptiste dans sa tête. Il faut qu’on l’aime nous les lecteurs. Il va à un entretien d’embauche. Le cinéma est un train de nuit, la BD une Twingo à Grenoble mais bon. Alors Baptiste s’exprime, parle de sa sœur mais ne peut se passer d’Obispo, une vraie tare. Flash-back, Baptiste est un Français moyen qui a trouvé un job dans la chaussure et en prime le coup de foudre avec Héléna la femme d’un client. Ce qui va donner l’occasion d’apprendre ce qu’est un faux raccord au cinéma. On n’a pas tout perdu.

L’idée est bonne, ce va et vient entre grand écran et feuille de papier, exemples à l’appui, titres célèbres en exemples. Yann Rambaud donne un cours mine de rien, avec humour et en finesse. La recette de la comédie, les ingrédients est un petit bonheur bon pour des Petits mouchoirs ou d’Indiana Jones associé à Star Wars et au Corniaud. Ça grince aussi les références mais elle fonctionne la comédie expliquée par le menu d’un trait léger gâché cependant par l’absence de Darroussin au générique. On ne peut pas tout avoir.

Une Bonne comédie romantique française, Delcourt Pataquès, 13,50 €

Partager

Articles récents

Pilote, la naissance d’un journal, une aventure éditoriale épique

On croyait tout savoir sur Pilote Mâtin quel journal, qui a bercé nos très jeunes…

5 mai 2024

Envoyez l’armée, grandeur et servitudes miltaires

Une histoire à la Erre, Fabrice de son prénom pour lequel on a amitié et…

5 mai 2024

Mardival, la bête n’est pas morte

Un conte et légende moyenâgeux , avec une jeune héroïne, une bête qui mange les…

4 mai 2024

Habemus bastard, après lui le déluge

Il y a eu au cinéma Léon Morin prêtre avec Belmondo qu'on aurait bien vu…

4 mai 2024

Interview : Hervé Bourhis d’Infractus à American Parano

Il a du cœur Hervé Bourhis et le sien lui a joué un mauvais tour…

3 mai 2024

Bon voyage ? Un Latécoère avec Manini et Chevereau aux commandes

Toujours un plaisir de retrouver Michel Chevereau au dessin et Jack Manini au scénario pour…

3 mai 2024