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Les Sirènes de Bagdad, manipulations mortelles

Deuxième guerre du Golfe, les fameuse armes fatales irakiennes auxquelles en 2003 seule la France ne va pas croire, l’invasion de l’Irak par les USA, la chute de Saddam et la porte ouverte après le 11 septembre à tous les terrorismes, c’est le fond des Sirènes de Bagdad de Winoc d’après Yasmina Khadra. Le héros, jeune Bédouin pacifiste, va être confronté au pire pour lui, l’humiliation de son père par des GI’s. Et doit faire payer cet acte insupportable. Il doit devenir l’un des pires terroristes qu’il soit. On va dire qu’on a un panorama très diversifié, documenté, précis, sur ce qu’a été cette époque, sur la manipulation qu’elle soit occidentale ou islamiste. Le jeune bédouin ira-t-il au bout de lui-même ? Terrifiant et brutal mais vrai, objectif, une réalité qui dépasse la raison et est toujours d’actualité. Le terrorisme est toujours latent.

Un petit village bédouin, les Américains ont envahi le pays en 2003. Un jeune homme est proche de son père. Autour de lui des grandes gueules comme Yacine et Omar un malaise ambulant qui a servi dans l’armée de Saddam. On parle de Bush, du pays qui aurait pu avoir l’arme atomique. Il a a aussi Souleyman fils du ferronnier attardé mental qui va perdre ses doigts. Il faut l’amener au dispensaire et le bédouin conduit. Souleyman panique à un contrôle et est abattu par les GI’s. Un missile va tuer des familles sur un marché. Peu à peu il va découvrir l’horreur et voir son père humilié, obligé de se dénuder devant lui son fils, le pire pour les Bédouins. Il va devoir se venger, ce qui ne va pas échapper à une organisation terroriste qui l’embrigade.

La progression, les détails, la psychologie des personnages quel qu’ils soient est étudiée, appuyée par un dessin qui fait éclater la violence permanente, insupportable même et véridique tout en jouant sur les teintes orientales. Avec en plus les oppositions locales, le poids de la religion ou la volonté de liberté. Acte ultime, le terrorisme dont il sera le jouet évidemment. On est pris aux tripes par ce parcours qui fait froid dans le dos, interpelle. Chacun y trouvera peut-être des visions différentes mais au final c’est la question du terrorisme manipulateur qui est posé.

Les Sirènes de Bagdad, Philéas, 20,90 € 

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