L’Écluse, du noir pas velouté

Un drame social, humain « atmosphère, atmosphère », L’Écluse aurait pu s’offrir un décor en noir et blanc. Polar aussi mine de rien mené de plume de maître par Philippe Pelaez et Gilles Aris au dessin (La Ballade de Dusty). Un microcosme où les plus atteints ne sont pas ceux qu’on croit. Ça a laissé des traces la guerre, l’Occupation, va falloir en supporter les conséquences. Du noir mais pas velouté, du sanglant au suspense millimétré, on jubile et on s’accroche, on en redemande par plaisir du pire.

L’Écluse

Libération mouvementée en 1944, on tond facile dans le Lot. 1960 sur les berges du fleuve près de l’écluse un jeune couple se cherche. Octave qui a un physique un peu détérioré et un mental en fuite est éclusier. On se moque de lui à Douelle où on a retrouvé un corps de femme il y a un mois plus celle qui vient de se coincer dans la vanne. Trois en un an ce n’est plus un hasard, ça devient une habitude coupable. Le maire a appelé la préfecture, la police de Cahors va remplacer la gendarmerie. Mais le boucher et la population se voudraient plus expéditif pour trouver le tueur car la trouille règne sur le village. Fanette est jolie et Pierrot l’aime bien surtout quand elle se baigne dans la rivière. Octave est harcelé à l’écluse, Fanette le défend. Octave réagit contre son agresseur, Alban un taré.

L’Écluse

On monte en puissance , le cercle se referme. Les évidences ne peuvent qu’être trompeuses. Philippe Pelaez s’en donne à peur joie. Les personnages sortent de l’ombre et jouent une danse macabre que Gilles Aris scande au crayon. Le flic beau et séduisant va dévoiler la vérité d’une affaire hors normes. Et voilà, à vous d’aller lire ce beau bien que noir moment de plaisir qui n’est pas sans se rapprocher du cultissime Dans mon village on mangeait des chats avec Porcel, n’est-ce pas Philippe Pelaez ? La campagne profonde y a que ça de vrai.

L’Écluse, Grand Angle, 15,90 €

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