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Sweet Home, pas de pitié pour les affreux

Du sanglant, du tordu, brut de décoffrage, un road movie qui fait dans violent pur et dur. On suit à la trace un couple de truands minables prêts à tout qui va tomber sur pire qu’eux par hasard. Sweet Home, c’est la surprise du chef et des friqués déjantés aussi nets que de la mort aux rats. Mais qui font quoi ? Sébastien Viozat a plongé dans les plus grands classiques US du noir absolu et en a ramené un grand moment de malheur qui laisse pantois, qui fait froid dans le dos et ferait passer Tarantino pour un auteur jeunesse. Kieran est au dessin de ce one-shot qui commence par une poursuite effrénée les flics aux fesses pour aller s’échouer dans une villa où tout n’est pas que luxe si ce n’est volupté.

Trois braqueurs en cavale, Zack, Sally et Ethan mais ça a mal tourné. Ethan a pris une balle dans le ventre et même si Sally fait des cartons sur les bagnoles des flics qui les pourchassent, ça craint. Zach laisserait bien tomber le blessé mais Sally réagit façon musclée. Zack les laisse sur le bord de la route avec un flingue vide. Quand arrive un 4X4 conduit par Garrett Campbell, pharmacien de son état. Sally le braque et l’oblige à les amener chez lui pour qu’il soigne Ethan. Garret habite dans un quartier chic, est marié et à une fille ado. Sally oblige le trio à les planquer et à s’occuper de Ethan. Pendant ce temps, Zack est coincé par le shériff de Boulder City qui a un compte à régler avec le trio. La fille de Garett semble apeurée et haïr sa mère. Commence alors une cohabitation qui va révéler son lot de surprises.

Le suspense n’est pas finalement celui qu’on attend et c’est tout l’intérêt de ce Sweet Home californien qui mélange pistes et genres. Viozat fait dans Bonnie and Clyde revu Maison des otages revisitée. Le dessin tient la route mais aurait mérité d’être un peu plus achevé même si il fonctionne bien. C’est plus un choix de genre graphique. Au final, c’est du brutal bien trouvé. Aux innocents pas toujours les mains pleines et pas de pitié pour les affreux. On ne déroche pas un instant.

Sweet Home, Glénat, 19,95 €

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